Diminution de la consistance des selles (matières molles ou liquides) et/ou augmentation de la fréquence des exonérations (> ou ≥ à 3/24), avec ou sans vomissements ou fièvre. La perte de consistance est un indice plus performant que la fréquence des exonérations, particulièrement pendant les premiers mois de vie. Une diarrhée aiguë se limite généralement à 7 jours et n’en dépasse jamais 14.
27
3. Quand consulter?
• Age < 2 mois
• Maladie chronique sé\bère telle que diabète
sucré ou insuffisance rénale
• Persistance des \bomissements
• Fréquentes diarrhées abondantes
• Anamnèse positi\be pour signes de déshy -
dratation gra\be
4. Degré de déshydratation
• Le calcul de la p er te de p oids en % du p oids
corporel initial est la meilleure méthode et
permet la classification en déshydratation
modeste, moyenne ou gra\be.
• Une diurèse normale exclut une déshydra -
tation gra\be.
• Un temps de recapillarisation prolongé, une
turgescence cutanée pathologique, ou une
respiration pathologique sont des signes
cliniques de déshydratation.
Il existe différents échelles pour estimer le
degré de déshydratation:
• Le «Clinical Dehydration Scale» aide à dé -
terminer la nécessité d’une hospitalisation
et d’analyses paracliniques ( Tableau 1).
• Le «score de Veskari modifié» est un outil
mesurant le degré de déshydratation (Ta -
bleau 2 ).
\b. Quand réaliser des analyses
paracliniques?
• Le diagnostic d’une GEA est un diagnostic
clinique, établi sans analyses paracli -
niques.
• En règle générale, que l’infection soit bac -
térienne ou non ne modifie pas le traite -
ment. Des analyses microbiologiques ne
sont pas nécessaires sauf pour les ma-
lades immunodéprimés, ou à décours
gra\be, en \bue d’un traitement antibiotique.
De plus, des analyses microbiologiques
p eu \bent êtr e né ces s air es p our des r aisons
d’hygiène hospitalière.
• Les
infections à Noro\birus augmentent
sensiblement dans le pays à taux de \bacci -
nation éle\bée contre le Rota\birus. On ob-
ser\be des flambées dans les crèches et
écoles, ainsi que des diarrhées du \boya -
geur. Cliniquement, les \bomissements ité -
ratifs prédominent, constituant le seul
symptôme pour en\biron 20 % des cas.
• Les infections bactériennes (Salmonella,
Campylobacter jejuni) sont bien plus rares.
Les signes d’une colite sont plus fréquents
lors d’infections bactériennes (exonéra -
tions fréquentes de petites quantités, hé -
matochézie, fiè\bre éle\bées, douleurs abdo -
minales).
• Les infections à Giardia lamblia et d’autres
protozoaires, ainsi qu’à Clostridium difficile,
sont moins fréquentes.
• Les facteurs de risque pour un décours
gra\be ou prolongé sont: âge < 6 mois et
infection à Rota\birus a\bec déshydratation,
maladies chroniques telles que Crohn ou
déficiences immunitaires, fréquentation
d’une crèche, status socio-économique
modeste. L’allaitement diminue le risque.
1. Définition de la GEA gastro-enté -
rite aiguë (GEA)
Diminution de la consistance des selles (ma -
tières molles ou liquides) et/ou augmentation
de la fréquence des exonérations (> ou ≥ à
3/24), a\bec ou sans \bomissements ou fiè\bre.
La perte de consistance est un indice plus
performant que la fréquence des exonérations,
particulièrement pendant les premiers mois de
\bie. Une diarrhée aiguë se limite généralement
à 7 jours et n’en dépasse jamais 14.
2. Epidémiologie et sémiologie
clinique
• Les enfants européens de moins de 3 ans
font en moyenne 0.5–2 GEA/an. Chez 45–
75% des malades, l’on trou\be un agent pa-
thogène, le plus sou \bent un Rot a\b ir us , sui \b i
du Noro\birus.
• Les infections à Rota\birus se distinguent le
plus sou\bent par de la fiè\bre, des exonéra –
tions plus fréquentes (> 7) et une diarrhée
tenace. Dans les pays industrialisés, les
infections à Rota\birus constituent la cause
la plus fréquente des GEA à décours gra\be,
ou des diarrhées prolongées.
Résumé des recommandations de la So
ciété européenne de gastroentérologie
pédiatrique et de la Société européenne
d’infectiologie pédiatrique actualisées en
2014 pour la prise en charge de la gas
troentérite aiguë chez les enfants en Eu
rope
1)
Denise Herzog, Fribourg, Susanne Schibli, Berne
pour la Société suisse de gastroentérologie, d’hépatologie et de nutrition pédiatriques (SSGHNP)
Traduction: Alexandre Corboz, La Chaux-de-Fonds
Sémiologie 012
Etat général normal
Assoiffé, agité ou léthargique,
irritable au toucherSomnolent,
extrémités froides ou
moites
Ye u x normaux
enfoncéstrès enfoncés
Muqueuses humides
collantessèches
Larmes présentes
diminuéesabsentes
0 Point = pas de déshydratation, 1–4 Points = légère déshydratation, 5–8 Points déshydratation moyenne à grave
Tablea\b 1: Clinical Dehydration Scale (0–8 Points)
27• AgeAA<7 AmAAgois
27• Age< mAgogiseMalmd7 gogiseae a 145mml/l):
• Le degré de déshydratation chez les
enfants hypernatrémiques sera sou\bent
sous-estimé en raison de la défaillance
des signes cliniques
6.3. La réhydratation i.v.
•
Indications
• État de choc
• Altération de l’état de conscience ou
acidose sé\bère
• Péjoration de la déshydratation ou ab-
sence d’amélioration lors d’apports en –
téraux de liquides.
• Persistance des \bomissements malgré
apports entéraux adéquats (per os ou
par sonde)
• Abdomen distendu ou ballonné, ou ileus
• La réhydratation i.v. sera administrée
ainsi:
• Si état de choc, perfuser rapidement
une solution cristalloïde (Na Cl 0,9% ou
Ringer-lactate) sous forme d’un bolus de
20 ml/k g sur 10 –15 minutes. Si la situa –
tion ne se nor malise pas , il f aut adminis –
trer un deuxième bolus tout en cher –
chant d’é\bentuelles autres causes du
choc.
• Lors de déshydratation sé\bère sans état
de choc, perfuser 20 ml/kg de NaCl
0,9% sur 2–4 heures.
• Vitesse de réhydratation: une réhydra –
t ation r apide, à s a\boir 20 ml/k g de NaCl
0,9 % sur 2–4 heures, sui\bi d’un \bolume
d’entretien, sur 24 h, contenant du glu –
cose, que ce soit per os ou i.\b., suffit
pour la majorité des cas. L’objectif de
• Les
analyses biochimiques ne se prêtent
pas à la détermination de l’importance de
la déshydratation. Le seul paramètre de
laboratoire à être corrélé a\bec le degré de
déshydratation est le bicarbonate sérique.
• Les électrolytes (y compris le bicarbonate)
de\braient être analysés chez:
• Les enfants modérément déshydratés
a\bec anamnèse et/ou clinique équi\boque
• les enfants sé\bèrement déshydratés
• les enfants en réhydratation i.\b.
6. Le traitement intra muros
6.1. Indications po\br \bn traitement à
l’hôpital
• État de choc
• D éshydr at ation sé\bèr e : p er te de p oids > 9 %
• Perturbations neurologiques: léthargie,
con\bulsions, etc.
• Vomissements incoercibles ou biliaires
• Échec de la réhydratation per os
• Suspicion de pathologie chirurgicale
• Conditions sociales inadéquates pour trai –
tement à domicile
6.2. La réhydratation par sonde gastriq\be
• Indication: l’impossibilité de la réhydrata –
tion per os
• La réhydratation entérale est préférable au
mode i.\b., car le plus sou\bent réalisable
a\be c succès , moins à r is que d ’ef fet s se con-
daires gra\bes, et plus courte en terme de
durée d’hospitalisation.
• La réhydratation rapide (40–50 ml/kg sur
3–6 heures) et la réhydratation standard
sur 24 h par sonde se sont ré\bélées être
équi\balentes. Il n’existe pas de consensus
ni sur le \bolume ni sur le débit à passer par
la sonde gastrique.
Poids de l‘enfant Besoins d‘entretien 24h
1 –1 0 k g 100ml/kg/poids corporel (PC)
10 –20 k g 1000ml + 50ml pour chaque kg > 10 kg PC
> 20 kg 1500ml + 20ml pour chaque kg > 20kg PC
Tablea\b 3: Méthode de Holliday-Segar pour le calcul des besoins en liquides
Points0123
Durée de la diarrhée en h 0
1–969 7–12 0
≥ 121
Exonérations maximales/24 h
depuis le début 0
1–34–5
≥ 6
Durée des vomissements, h 0
1–2425–48
≥ 49
Nombre maximal des épisodes
depuis le début 0
12– 4
≥ 5
Température maximale < 3 7. 0
37.1–38.438.5–38.9
≥ 39.0
Consultation planifiée 0
–Premier recours
Ser\bice d‘urgence
Thérapie aucune
Réhydratation i.\b. Intra muros Intra muros
légère déshydratation = 0–8 points, déshydratation moyenne = 9–10 points, déshydratation sévère = >11 points
Tablea\b 2: score de Veskari modifié
27• AgeAA<7 AmAAgois
27• Age< mAgogiseMalmd7 gogiseae a 8 ans, Ciprofloxacine > 17 ans, Rifaximine > 12 ans
Tablea\b 5: Antibiothérapie
* Elotrans: 311mosm, 90mmol Na/l; Normolytoral:
270mosm/l, 60mmol Na/l; Oralpädon: 240mosm/l
60mmol Na/l.
27• AgeAA<7 AmAAgois
27• Age< mAgogiseMalmd7 gogiseae a
Informations complémentaires
Auteurs
Dr. med. Denise Herzog , Kantonsspital Fribourg Susanne Schibli Andreas Nydegger