Le psoriasis de l’enfant est une pathologie inflammatoire cutanée chronique, parfois compliquée de formes graves. Le diagnostic est souvent plus difficile que chez l’adulte, car les formes débutantes sont souvent atypiques ou peu symptomatiques. Le pronostic du psoriasis de l’enfant est moins bon que pour la dermatite atopique, et sa prise en charge doit se concevoir à long terme. Le traitement est peu différent de celui de l’adulte, mais a été moins bien étudié et moins bien validé par des études contrôlés.
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Le psoriasis de l’enfant est une pathologie
inflammatoire cutanée chronique, parfois
compliquée de formes graves. Le diagnostic
est souvent plus difficile que chez l’adulte,
car les formes débutantes sont souvent
atypiques ou peu symptomatiques. Le pro –
nostic du psoriasis de l’enfant est moins
bon que pour la dermatite atopique, et sa
prise en charge doit se concevoir à long
terme. Le traitement est peu différent de
celui de l’adulte, mais a été moins bien
étudié et moins bien validé par des études
contrôlés.
Epidémiologie
Le psoriasis est une pathologie fréquente,
touchant 1 à 3% de la population occiden –
tale. Il est plus fréquent chez les caucasiens
que dans les autres races 1). Le psoriasis re –
présente environ 5 % des affections derma –
tologiques pédiatriques 2). Environ 30% des
psoriasis de l’adulte ont débuté avant l’âge
de 16 ans, 10% avant 10 ans, 6.5 avant 5 ans
et 2% avant 2 ans 3). Le sex-ratio fille/garçon
est de 2/1 avant l’âge de 16 ans, alors qu’il
est de 1/1 à l’âge adulte.
Physiopathologie
Le psoriasis est une pathologie multifacto –
rielle complexe aux mécanismes multiples et
mal connus, avec l’association de facteurs
génétiques et environnementaux 4). Il s’agit
d’une maladie inflammatoire chronique
médiée par des lymphocytes T CD4 et
CD8, activés par des cellules dendritiques
présentes dans les plaques de psoriasis.
Ces lymphocytes infiltrent le derme et
l’épiderme en libérant des cytokines pro-in –
flammatoires, dont le Tumor Necrois Factor
α (TNF α), l’interféron γ et l’IL-1 ayant pour
conséquence une vasodilatation locale et
une prolifération des kératinocytes. Il en
résulte une perte de contrôle du renouvelle –
ment des cellules épidermiques, aboutis –
sant a l’épaississement de l’épiderme et à
la production de kératine imparfaite. Cette
activation lymphocytaire pourrait être in –
duite par la présentation d’un autoantigène
par des cellules dendritiques cutanées, dont
la nature reste à déterminer.
Le psoriasis survient souvent sur un terrain
génétiquement prédisposé, les antécédents
familiaux étant fréquents: entre 36 % et
64 % des cas chez l’enfant 5). En fonction du
nombre de parents de premier degré atteint
de psoriasis (aucun, un ou deux), on estime
le risque de développer un psoriasis chez
l’enfant de 4%, 28%, et 65%, respective –
ment 6). Le risque semble s’avérer encore
plus grand s’il y a déjà un enfant atteint
dans la famille.
Cette susceptibilité génétique au psoriasis
semble liée aux gènes du complexe majeur
d’histocompatibilité de la classe II, sur le
chromosome 6. On a proposé deux sous-
types de maladie, en fonction de la sous-
classe HLA (Human Leucocyte Antigen) et
de l’âge de début du psoriasis 5). Le type 1
correspond à un psoriasis de début précoce
et est associé à HLA-Cw6, – B57, et – DR7,
tandis que le type II correspond à un pso –
riasis de début plus tardif, en association
avec HLA-Cw2 5).
Certains facteurs environnementaux in –
terviennent dans l’évolution du psoriasis:
des infections rhino-pharyngées strepto –
cocciques, les facteurs psychologiques liés
au stress et les traumatismes peuvent être
à l’origine de poussées.
Présentation clinique
Le psoriasis se caractérise par une grande
hétérogénéité clinique, mais les formes de
l’enfant sont généralement assez similaires
à celles de l’adulte 2). Différentes formes
peuvent cependant être distinguées:
Psoriasis du nourrisson
La forme la plus fréquente est le psoriasis
des langes ( Fig. 1 ). Il apparaît en moyenne
à partir de l’âge de 3 mois 2). Il se présente
sous la forme d’un intertrigo inguinal et
interfessier qui s’étend sur les convexités
pour former une nappe rouge sombre, sèche
et vernissée, en culotte, à limite nette. Cette
forme de psoriasis peut s’apparenter à un
phénomène de Koebner, entretenu par le
contact des couches. La dermite séborrhé –
ique et la candidose sont les diagnostics dif –
férentiels principaux, mais le psoriasis peut
être suspecté devant la présence de lésions
de psoriasis à distance, la résistance aux
traitements antimycosiques et l’évolution
chronique. Cinq à 25 % des enfants déve –
lopperont un psoriasis classique dans les
10 ans qui suivent 7).
Une érythrodermie psoriasique est excep –
tionnelle chez le nourrisson, et a pour prin –
cipal diagnostic différentiel l’érythrodermie
ichtyosiforme congénitale non bulleuse.
L’étiologie psoriasique peut être suspectée
par les antécédents familiaux, l’analyse
histologique et la présence de l’haplotype
HLA-B17, fréquent dans cette forme, pou –
vant se compliquer de poussées pustu –
leuses et d’arthropathies 2).
Psoriasis en plaques
Il s’agit de la forme la plus fréquente, rep –
résentant environ 70 % des cas 8). La lésion
élémentaire est une plaque érythémateuse
et squameuse bien limitée, de répartition
symétrique, avec une atteinte préférentielle
pour les coudes, les genoux et la région
lombaire ( Fig. 2 ). Cependant, les lésions
Psoriasis de l’enfant
Emmanuel Laffitte, Service de Dermatologie et Vénérologie, CHUV, Lausanne; Jan Izakovic, Service de Dermatologie et Vénérologie, Universitätsspital, Bâle
Figure 1: Psoriasis des langes: aspect sec, vernissé et bien limité. (photo: Anne- Marie Calza)
Figure 2: Plaque typique de psoriasis sur le genou. (photo: Jan Izakovic)
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initiales sont souvent méconnues, car peu
symptomatiques, réduites à une seule lo –
calisation et parfois d’aspect trompeur.
Les squames sont souvent moins épaisses
chez l’enfant que chez l’adulte, perdant leur
aspect micacé caractéristique.
Certains aspects sont plus particuliers à
l’enfant:
● atteinte du visage fréquente, pouvant
aller jusqu’à 40% des cas 8), avec en
particulier une atteinte des paupières
exceptionnelle chez l’adulte ( Fig. 3 ).
● au niveau du tronc, lésions annulaires
(Fig. 4 ) et association au cours d’une
même poussée d’éléments nummulaires
et en gouttes; le diagnostic différentiel
doit faire discuter une infection étendue
à dermatophyte, un pityriasis rubra
pilaire, un parapsoriasis et un lupus
cutané subaigu.
● intertrigo des grands plis, ou psoriasis
inversé est également fréquent et diffi –
cile à différencier d’une candidose ( Fig.
5). Cependant, une atteinte des petits
plis, de l’ombilic, du conduit auditif
externe et des sillons sus- et rétro-auri –
culaires peuvent aider au diagnostic.
● atteinte de la muqueuse buccale avec lan –
gue géographique ou fissuraire ( Fig. 6 ).
La muqueuse vulvaire peut être con –
cernée.
● le classique phénomène de Koebner,
qui se caractérise par l’apparition de
nouvelles lésions dans des zones de
peau traumatisées (griffures, zone de
vaccination ou de frottement)
● une distribution linéaire sur un membre,
ou bien une atteinte hémicorporelle à
démarcation nette ( Fig. 7 ), faisant dis –
cuter un mosaïcisme cutané, la maladie
ne s’exprimant que dans un territoire
particulier.
Psoriasis en Goutte
Il s’agit d’une forme éruptive, survenant
souvent au décours d’une infection rhino –
pharyngée et constituant une forme inau –
gurale fréquente. Il est constitué de lésions
de petite taille, diffuses, prédominant sur le
tronc et la racine des membres épargnant en
général le visage, les coudes et les genoux
(Fig. 8 ). En fonction du degré de kératinisati –
on des l ésions élémentaires, on peut discuter
une fièvre éruptive, une toxidermie ou un
parapsoriasis comme diagnostic différen –
tiel. L’évolution peut être marquée par une
régression spontanée en quelques semaines,
mais elle peut également se chroniciser pour
aboutir à un psoriasis plus typique. Le rôle
d’une infection à streptocoque β hémoly –
tique des voies respiratoires supérieures ou
périanale, est fréquemment évoqué. Certains
antigènes streptococciques pourraient jouer
le rôle de superantigène sur un terrain géné –
tique particulier, une susceptibilité génétique
associée à l’haplotype HLA Cw-0602 ayant
été rapportée 9).
Psoriasis palmo-plantaire
Il peut se présenter sous la forme d’une
acropulpite sèche, fissuraire et sensible ( Fig.
9), pouvant évoquer également une derma –
tite atopique, une dermite irritative ou une
ichtyose vulgaire. Dans certains cas, on ob –
serve une pustulose palmoplantaire, isolée
ou associée à une atteinte unguéale.
Atteinte des phanères
On trouve les classiques atteintes unguéales:
dépressions en dé à coudre, koïlonychie,
Figure 3: Chez le même enfant, atteinte psoriasique des paupières et des ongles. (photo: Emmanuel Laffitte)
Figure 4: Psoriasis en plaque du tronc. (photo: Jan Izakovic)
Figure 5: Psoriasis inversé, avec atteinte de la muqueuse vulvaire. (photo: Jan Izakovic)
Figure 6: Langue géographique. (photo: Emmanuel Laffitte)
Figure 7: Mosaïcisme cutané à type de psoriasis: noter la limite nette médiodorsale et abdominale. (photo: Emmanuel Laffitte)
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trachyonychie, hyperkératose friable du lit
de l’ongle avec onycholyse partielle ( Fig. 3 ).
Cette atteinte est parfois isolée et peut faire
discuter une étiologie mycosique (rare avant
10 ans), une pelade ou un lichen unguéal.
La présence de lésions à distance oriente
généralement le diagnostic. L’atteinte du
cuir chevelu est très fréquente 2), sous forme
de la classique fausse teigne amiantacée,
sans alopécie, à différentier d’une vraie
teigne dermatophytique qui est alopéciante
(Fig 10 ).
Formes graves
● Psoriasis pustuleux généralisé: C’est
la forme la plus fréquente des formes
graves. Il peut s’accompagner d’une
altération de l’état général avec hyper –
thermie, et pustulose généralisée sur
fond érythrodermique. Plus souvent,
il s’agit d’une forme a minima, à type
de psoriasis pustuleux annulaire, plus
fréquente. L’atteinte pustuleuse psoria –
sique doit être différenciée de la pustu –
lose exanthématique aiguë généralisée,
apparentée a une toxidermie brutale et
transitoire après une antibiothérapie,
s’opposant à l’évolution récidivante du
psoriasis pustuleux.
● Arthrite psoriasique: c’est une spondy –
loarthropathie inflammatoire et séroné –
gative associée au psoriasis. Excepti –
onnelle chez l’enfant, elle est souvent
associée a des formes pustuleuses ou
érythrodermiques bruyantes. Elle peut
aussi être plus discrète, avec une at –
teinte pauci-symptomatique 4).
● Erythrodermies: les érythrodermies
psoriasiques acquises peuvent être se –
condaires à l’extension d’un psoriasis
vulgaire (ou pustuleux) ou être congéni –
tales.
Prise en charge
Principes généraux
Le pronostic du psoriasis est très variable
et il y a peu de données épidémiologiques à
ce sujet. Cependant, étant donné qu’environ
30% des cas de psoriasis de l’adulte ont
commencé avant 16 ans, on peut penser
que ce pronostic est moins bon que celui
de la dermatite atopique qui s’améliore
généralement avec l’âge. Le psoriasis est
donc une pathologie chronique évoluant par
poussées, dont les conséquences psycho –
sociales sont souvent sous estimées. Les
patients atteints ne souffrent pas unique –
ment d’une gène esthétique, et le retentis –
sement au quotidien sur la qualité de vie est
loin d’être négligeable. La réalisation des
soins locaux peut être difficile à accepter
par l’enfant et sa famille, et nécessite un
investissement en temps parfois important.
Il existe en Suisse une association de pa –
tients, la Société Suisse du Psoriasis et du
Vitiligo qui peut être consultée sur son site
internet www.spvg.ch .
Traitements topiques
Chez l’enfant, les traitements topiques sont
utilisés en première intention, les traite –
ments systémiques étant exceptionnelle –
ment nécessaires. La majorité des topiques
de l’adulte sont théoriquement utilisables
chez l’enfant, malgré le manque d’études
spécifiquement pédiatriques. Leur utilisa –
tion doit prendre en compte le poids et la
surface cutanée afin d’éviter les absorptions
massives (risque maximal chez le nouveau-
né prématuré).
Dérivés salicylés
La vaseline salicylée a un effet kératoly –
tique et peut être dosée entre 3 et 5 %. Elle
doit être utilisée transitoirement sur les
zones très kératosiques pour les décaper,
afin de favoriser la pénétration des autres
traitements. Elle peut être utilisée sous
forme d’huile salicylée sur le cuir chevelu.
Chez l’enfant de moins de 2 ans, elle sera
remplacée par de simples émollients, pour
éviter un passage systémique et un risque
d’acidose métabolique.
Dermocorticoïdes
Ils agissent par leurs effets antimitotiques et
anti-inflammatoires. Les dermocorticoïdes
forts de classe 3 sont employés sans pro-
blème dans les zones ou la peau est épaisse,
une fois par jour. Pour les zones de peau
fine (racine et face interne des membres),
en raison du risque d’atrophie et de ver –
getures, les dermocorticoïdes de classe
2 sont préférés. Dans tous les cas, les
dermocorticoïdes de classe 4 sont à éviter,
sauf cas exceptionnels. La diminution des
applications doit être progressive en raison
de l’effet rebond.
Calcipotriol (Daivonex ®)
et Calcitriol (Curatoderm ®)
Ce sont des analogues de la vitamine D3 qui
constituent une alternative aux dermocorti –
coïdes. Ils nécessitent deux applications par
jour et sont disponibles sous forme de pom –
made, de crème et de lotion. Leur action
est plus lente, il n’ont pas les inconvénients
atrophiants des stéroïdes, mais sont parfois
irritants. Cependant, ils doivent aussi se
limiter à des surfaces peu étendues (moins
de 30% de la surface corporelle) en raison
du risque théorique d’hypercalcémie. Il
existe un topique associant dipropionate de
béthametasone (dermocorticoïde de classe
3) et calcipotriol (Daivobet ®) s’utilisant une
fois par jour, ce qui améliore l’observance.
Figure 8: Psoriasis en goutte. (photo: Jan Izakovic)
Figure 9: Acropulpite sèche. (photo: Jan Izakovic)
Figure 10: Psoriasis du cuir chevelu, non alopéciant. (photo: Jan Izakovic)
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Macrolides immunomodulateurs
topiques
Le tacrolimus topique (Protopic ®) et le pimé –
crolimus (Elidel ®) sont généralement insuf –
fisamment efficaces pour le traitement du
psoriasis du fait d’une pénétration limitée.
Ils peuvent par contre être intéressants pour
les lésions du visage ou des plis 10).
Photothérapie
La photothérapie UVB TL01 est utilisable
chez l’enfant, mais elle nécessite deux à
trois séances hebdomadaires sur plusieurs
semaines et une bonne coopération de
l’enfant.
Traitement des formes cliniques
Psoriasis du siège
Le traitement est identique à celui de la
dermite de siège simple: suppression du
contact avec les facteurs irritants que
sont les selles et les urines, en laissant les
fesses à l’air, en changeant fréquemment
les couches ou en utilisant des topiques pro –
tecteurs non irritants tel que la pâte de zinc.
Si les lésions persistent, l’utilisation d’un
dermocorticoïde de force moyenne (classe
2) est possible pour une durée limitée (10
jours au maximum). En cas de persistance,
il faut exclure une anite streptococcique à
traiter par antibiothérapie systémique.
Psoriasis en plaque classique
Il dépend de la topographie des lésions et de
leur étendue. Il faut respecter le principe de
décaper la plaque avec un agent kératoly –
tique avant d’utiliser un principe actif.
Lésions du cuir chevelu
Elles bénéficient de shampooings et de
lotions kératolytiques afin d’éliminer les
squames les plus épaisses. Ensuite, une
lotion dermocorticoïde ou à base de calci –
potriol pourra être utilisée.
Psoriasis des grands plis
Les dermocorticoïdes de classe 2, en crème
et pour une courte durée, seront préférés
au calcipotriol en raison des irritations qu’il
entraîne. Les macrolides immunomodu –
lateurs topiques peuvent également être
utiles 10).
Lésions étendues
Les dermocorticoïdes et le calcipotriol sont
contre-indiqués et leur usage se limite aux
genoux et aux coudes. A partir de l’âge de
10 ans, en tenant compte du phototype et
malgré les risques de carcinogenèse à long
terme, certains auteurs utilisent la photo –
thérapie en traitement d’attaque. L’autre
choix est l’utilisation des rétinoïdes systé –
miques par voie orale; la dose d’attaque est
de l’ordre de 0,5 mg/kg/j avec l’acitrétine.
La dose maximale de 35 mg par jour ne doit
pas être dépassée afin d’éviter un effet sur
le métabolisme osseux et la croissance 11).
Un âge osseux doit être fait avant le traite –
ment, puis tous les ans pour les traitements
prolongés.
Psoriasis en gouttes
Il dépasse habituellement une surface cu –
tanée de 40 %, ce qui constitue donc
un facteur limitant pour l’emploi des to –
piques déjà cités. Cependant, son caractère
transitoire peut permettre l’attente d’une
régression spontanée à l’aide de produits
émollients. En cas de premier épisode après
une infection streptococcique, il est justifié
de proposer une antibiothérapie. Dans une
telle situation, compte tenu de leur propre
effet immunomodulateur, l’utilisation d’un
macrolide oral peut être considéré comme
raisonnable, bien qu’il n’éxiste pas d’études
contrôlées pour confirmer cet effet. Par
contre, l’intérêt d’une antibiothérapie pro –
longée, voire d’une tonsillectomie est très
discuté dans la prévention des poussées
de psoriasis 12).
Les formes graves
Les rétinoïdes par voie générale trouvent
une excellente indication dans le psoriasis
pustuleux et érythrodermique. L’acitrétine
(Néotigason ® ) est utilisé à la dose de 0,5 à
1 mg/kg/j, puis diminué progressivement.
En cas de résistance, on peut utiliser le me –
thotrexate ou la ciclosporine dont l’emploi
sont bien documentés chez l’enfant 13), 14) .
Un régime strict de surveillance du dosage
et des effets secondaires doit être suivi,
comme il est, par exemple, proposé par
l’Association Suisse de Rhumatologie ( www.
rheuma-net.ch ). Les nouveaux traitements
dit «biologiques» dirigés contre le TNF α, et
en particulier l’etanercept (Enbrel ®) sont à
réserver aux cas particulièrement réfrac –
taires mais semblent très prometteurs.
Conclusion
Le psoriasis est une pathologie probable –
ment plus fréquente et plus invalidante
qu’on ne le pense dans la population pé-
diatrique. Les enfants souffrant de psoriasis
doivent faire face à une maladie chronique,
dont le traitement a été peu évalué par des
études contrôlées. Cependant, la majorité
des cas peut être correctement pris en
charge par un usage adéquat des différents
traitements topiques disponibles.
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Correspondance:
Emmanuel Laffitte
Service de Dermatologie et Vénérologie
Centre Hospitalier Universitaire Vaudois
(CHUV)
CH-1011 Lausanne
emmanuel.laffitte@chuv.ch
Informations complémentaires
Auteurs
Emmanuel Laffitte , Service de Dermatologie et Vénérologie Centre Hospitalier Universitaire Vaudois, CHUV, Lausanne