Le morphotype des membres inférieurs dans le plan frontal est soumis à d’importantes variations physiologiques au cours de la croissance. C’est essentiellement au niveau du genou que ces déviations sont fréquentes et elles se présentent soit sous la forme du genu varum du nouveau-né soit sous celle du genu valgum du jeune enfant. Leur évolution est généralement spontanément résolutive, mais, au même titre que le pied plat, ces déviations alimentent l’inquiétude des parents et constituent un motif fréquent de consultation. La majorité de ces déviations ne nécessitent toutefois aucune prise en charge particulière, tout au plus une simple surveillance clinique de leur évolution. Le rôle du pédiatre sera donc de rassurer les parents face à ces déviations physiologiques, de les informer sur leur histoire naturelle, et surtout d’éviter les investigations diagnostiques ou les prises en charge thérapeutiques parfaitement inutiles. Le pédiatre devra néanmoins dépister les rares conditions qui sortent du cadre physiologique (tableaux 1 et 2) et qui vont requérir une prise en charge spécialisée. En effet, le non-dépistage de pathologies plus rares ou de troubles d’axes dont on ne peut raisonnablement pas s’attendre à une évolution spontanément résolutive, conduira à une évolution péjorative qui se traduira à l’adolescence par des troubles fonctionnels voire par de l’arthrose à l’âge adulte.
15
Introduction
Le morphotype des mem bres infé rieurs dans
le pla
n
fro
ntal
est sou
mis
à d’i
mportantes
va-
ri
ations
phys
iologiques
au cou
rs
de la cro
is-
sance.
C’
est
es
sentiellement
au ni
veau
du ge-
n
ou
qu
e
ce
s
dé
v iations
so
nt
f r
é quentes
et el
les
se pré
sentent
soi
t
sou
s
la for
me
du genu
varum
du no
uveau-né
soi
t
sou
s
ce
lle
du gen
u valgum
du jeu
ne
enf
ant.
Leu
r
évo
lution
est gén
érale-
ment
spon
tanément
réso
lutive\b
mai
s\b
au même
tit
re
que le pie
d
pla
t\b
ces dév
iations
ali
–
mentent
l’i
nquiétude
des paren
ts
et cons
ti-
tuent
un mot
if
fré
quent
de cons
ultation.
La
maj
orité
de ces dév
iations
ne néc
essitent
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tefois
aucu
ne
pris
e
en char
ge
par
ticulière\b
tou
t
au plu
s
une sim
ple
sur
veillance
cli
nique
de leu
r
évo
lution.
Le rôl
e
du péd
iatre
ser
a
don
c
de ras
surer
les par
ents
fac
e
à ces dé-
via
tions
phy
siologiques\b
de les info
rmer
sur
leu
r
his
toire
nat
urelle\b
et sur
tout
d’é
viter
les
inves
tigations
dia
gnostiques
ou les pr
ises
en
char
ge
thé
rapeutiques
parf
aitement
inut
iles.
Le péd
iatre
dev
ra
néa
nmoins
dép
ister
les
rar
es
co
nditions
qu
i
so
r tent
du ca
dre
ph
ysio-
logique
(ta
bleaux 1 et 2)
et qui von
t
req
uérir
une pri
se
en cha
rge
spé
cialisée.
En eff
et\b
le
non-dé
pistage
de patho
logies
plu
s
rar
es
ou
de tro
ubles
d’a
xes
don
t
on ne peu
t
rai
sonna-
blement
pas s’a
ttendre
à une évo
lution
spon
–
t
anément réso lutive\b con duira à une évo lution
péj
orative
qui se tra
duira
à l’a
dolescence
par
des tro
ubles
fonc
tionnels
voi
re
par de l’a
r-
throse
à l’
âge
ad
ulte.
Conséquences d’un mauvais
alignement fémoro-tibial chez
l’enfant
Les troubles de l ’ alig nement en tr e le fé mur et
le tib
ia
aur
ont
des cons
équences
biom
éca-
niques
qui se tra
duiront
che
z
l’e
nfant
et
l’ado
lescent
par des per
turbations
fonc
tion-
nelles.
Le gen
u
val
gum
ent
rainera
une sur –
char
ge
méc
anique
du compar
timent
ext
erne
de l’a
rticulation.
Il pou
rra
con
duire
à une
dis ten
sion
caps
ulo-ligamentaire
du ligam
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éral
int
erne\b
mai
s
il ser
a
sur
tout
res
pon-
sable
d’u
n
mau
vais
eng
agement
de la rot
ule
dan
s
la gorg
e
tro
chléenne
pou
vant
all
er
jusqu
’à
une vér
itable
ins
tabilité
fém
oro-patel-
laire.
Au con
trario\b
le gen
u
var
um
sur
chargera
le com
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médi
al
de l’a
rticulation\b
et
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utira\b
si le phé
nomène
est sév
ère\b
à une
lax
ité
caps
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lat
érale
qui pou
r
–
ra
êtr
e
le poi
nt
de dép
art
d’u
ne
ins
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du
genou. Ch
ez
l’
enfant\b
le
s
défo
rmations
an
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laires
non phy
siologiques
aur
ont
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ance
à
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resser
au cou
rs
de la croi
ssance
con
for
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mément
à la lo
i
de Hu
eter-Volkmann\b
qu
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dé
fi
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nit
que la cro
is
san
ce
oss
euse
est inh
ibée
par
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ugmentation
des forc
es
en compr
ession
qui
s’ex
ercent
sur l’o
s\b
mai
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tée
par les for
ces
en dis
traction.
Ce par
amètre
dev
ra
don
c
êtr
e
gar
dé
à l’e
sprit
car
\b
si la cro
issance
peu
t
gom
–
me
r
cer
taines
anoma
lies
mor
phologiques\b
cert
ains
troub
les
d’a
xes
pour
ront
s’a
ccroître
au co
urs
de la cr
oissance.
Diagnostic clinique des troubles
d’axe du genou dans le plan frontal
La mesure des dév
iations axi ales dans le plan
fro
ntal
dev
rait
idé
alement
se fai
re
dan
s
les
deux posi
tions\b
à sav
oir
en posi
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couché
e
et en posi
tion
debout
.
Une acc
entuation
de la
dév
iation
axi
ale
en pos
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bipo
dale
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q
uera
une compos
ante
d’i
nstabilité
cap
sulo-
ligamentaire.
Pou
r
rep
roduire
la mes
ure
d’u
n
con
tr ôle
à l ’
autr e\b
il es
t
im
p or t ant
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sition-
ner
les mem
bres
inf
érieurs
de faç
on
rep
ro –
ductible\b
gen
oux
en exte
nsion
max
imale
ave
c
les rot
ules
de fac
e\b
en déc
ubitus
dor
sal
et en
pos
ition
bip
odale.
Le gen
u
var
um
ser
a
don
c
éva
lué
pa
r
la me
sure
de la di
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in
tercon-
dylienne
(DI
C)
en pos
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mall
éoles
join
tes
ave
c
les rot
ules
au zén
ith\b
alo
rs
que le gen
u
val
gum
ser
a
app
récié
par la dis
tance
int
er-
malléolaire
(DI
M)
en pos
ition
gen
oux
joi
nts
ave
c
les rot
ules
au zén
ith.
Le val
gus
phys
iolo-
gique
n’e
st
gén
éralement
pas vis
ible
à l’ex
a-
men
cl
inique\b
ce qu
i
si
g ni fie
qu
’un
é c
ar t
in
ter-
malléolaire
tém
oigne
déj
à
de la prés
ence
d’u
n
val
gus
d ’
un
p o
int
de v u
e
pu
r ement
st
atique.
Il
est tout
efois
impo
rtant
de se rapp
eler
qu’
un
gen
u
va
lgum
év
olutif
pe
ut
êt
re
pr
ésent
en
tre
2 et 4 ans
;
la plu
part
du tem
ps
il se cor
rige
spo
ntanément
ent
re
4 et 10 ans et il ne doi
t
pas êtr
e
cons
idéré
comm
e
anor
mal
même si
visib
le
à l’in
spection.
De par l’ab
ondance
des
par
ties
mol
les
sur le mem
bre\b
la sur
charge
pon
dérale
peu
t
êtr
e
à l’o
rigine
de fau
x
gen
u
val
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clin
ique
ave
c
des genoux parf
aite-
ment
axé
s
radi
ologiquement.
Il fau
dra
néa
n-
moins
gar
der
à l’e
sprit
qu’
environ
30 % des
enf
ants
ent
re
3 et 4 ans ont une DIM sup
é-
rieure
à 5 cm\b mai
s
seu
lement
6 % d’e
ntre
eux
l’a
uront
enc
ore
à 8 ans
.
Ain
si\b
une DIM est
cons
idérée
comm
e
éta
nt
tot
alement
anor-
m
ale
apr
ès
8 ans si ell
e
se chi
ffre
à plu
s de 8
Modulation de la croissance comme
solution thérapeutique aux désaxations
du genou chez l’enfant
Dimitri Ceroni\b Raimonda Valaikaite\b Genève
Etiologies du genu varum chez l’enfant
•
Physiologique (0 à 2 ans)
• Arcuature tibiale
• Genu varum familial constitutionnel
• Rachitisme
• Maladie de Blount
• Maladie osseuse constitutionnelle
(ostéochondrodystrophies)
• Causes locales (Genu varum unilatéral)
• Epiphysiodèse interne
• Traumatique
• Infectieuse
• Cal vicieux
• Malformation
• Tumeur
• Séquelle de paralysie
• Cicatrice rétractile
Ta b l e 1
Etiologies du genu valgum chez l’enfant
• Physiologique
(je
une
enfan
t)
• Familial
con
stitutionnel
• Lié
à un
e
su
rcharge
po
ndérale
• Rachitisme
• Maladie
oss
euse
con
stitutionnelle
(ost
éochondrodystrophie)
• Elastopathies
• Causes
lo
cales
(G
enu
va
lgum
un
ilatéral
un
ilatéral)
• Epiphysiodèse
ext
erne
• Tr
aumatique
• In
fectieuse
• Fracture
mé
taphysaire
pr
oximale
du ti
bia
• Cal
vi
cieux
• Malformation
• Tumeur
• Séquelle
de pa
ralysie
• Cicatrice
rét
ractile
• Luxation
co
ngénitale
de ro
tule
Ta b l e 2
1· Intennr·Inenntviw
1· Inte·rvi·rterwa
16
cm\b alors que tou te DIC pos itive ser a con si-
dérée
comm
e
patho
logique
quelq
ue
soi
t
sa
val
eur
abs
olue.
L’ex
amen
cli
nique
dev
ra
re-
c
hercher
égal
ement
une ins
tabilité
dyna-
m
ique
dan
s
le pla
n
fro
ntal
(no
tamment
lor
s
des situa
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d’h
yperlaxité
ligam
entaire)
pour appr
écier
la compos
ante
cap
sulo
lig
a-
mentaire
aux tro
ubles
d’a
xe.
Enfi
n\b
l’ex
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clin
ique
devr
a
éga
lement
compor
ter
une
éval
uation
des car
actéristiques
tor
sionnelles
sur les dif
férents
seg
ments\b
car un excè
s
d’a
ntétorsion
du col fém
oral
pou
rra
se tra
–
duire
clin
iquement
par pse
udo-genu
val
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alor
s
qu’
une
tor
sion
tib
iale
int
erne
pour
ra
mim
er
un va
rus
du ge
nou.
Comment évaluer
radiographiquement les troubles
d’axes des membres inférieurs
Le diagnostic et la mes ure des tro ubles d’a xe
pass
eront
par la réa
lisation
de clich
és
de fac
e
des mem
bres
inf
érieurs
tot
aux
en cha
rge.
Act
uellement
ces inves
tigations
son
t
réali
–
s
ées
à l’a
ide
d’a
ppareils
de rad
iologie
à
bas
ses
do
ses
t y
p e
EO
S.
C e sy
s tème
d ’
image
–
rie
per
met
l’ac
quisition
simu
ltanée
de radio
–
g
r aphie
de f a
ce
et de pr
ofil
de
s
me
mbr es
in
fé
–
rieurs
in tot
o\b
et ce ave
c
une réd
uction
de
dose de l’o
rdre
de 90 % par rapp
ort
aux appa
–
re
ils
con
ventionnels.
Les clic
hés
son
t
eff
ec
–
tués
deb
out
et l’e
nfant
dev
ra
êtr
e
pla
cé
de
faç
on
con
stante
ave
c
les rot
ules
au zén
ith
apr
ès
cor
rection
d’un
e
éven
tuelle
iné
galité
de
longue
ur
des memb
res
infé
rieurs
par une ta
–
lo
nnette
com
pensatoire.
La dro
ite
qui est
tra
cée
à par
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du cen
tre
de la têt
e
fém
orale
jus
qu’au
cen
tre
de l’a
stragale
doi
t
nor
male-
ment
pas
ser
par le cen
tre
du gen
ou;
cet
te
dro
ite
cor
respond
à l’a
xe
méc
anique
(\bg
ure
1) .
Le déf
aut
ang
ulaire
ser
a
défi
ni
par l’a
ngle
qui s’i
nscrit
entr
e
l’a
xe
méc
anique
du fémur
et l’a
xe
méc
anique
du tib
ia.
L’a
nalyse
dev
ra
ensu
ite défin ir sur quel os sur vient la défor
–
m ation
et à que
l
niv
eau
se sit
ue
le cen
tre
de
rot
ation
de l’a
ngulation
(CO
RA).
Une fois ces
para
mètres
défin
is\b
on pour
ra
dès lors envi-
s
ager
sur que
l
sit
e
eff
ectuer
la mod
ulation
de
la cro
issance
pou
r
cor
riger
pro
gressivement
la défo
rmation.
Quid de la modulation
de la croissance
La modulation de la cro issance cor respond à
une hémi
-épiphysiodèse
tempo
raire
effe
c- tuée
soi
t
ave
c
des agr
afes\b
soi
t
par vis
sage
trans
physaire\b
soit par des mini pla
ques
à
hau
ban
réc
emment
développ
ées
par Ste
vens.
Cet
te
nouvel
le
tech
nique
fai
t
appel à des
pla
ques
à 2 ou 4 tro
us
imp
lantées
à cal
ifour-
chon
sur le car
tilage
con
jugal.
Dan
s
cet
te
pos
ition\b
la cro
issance
ser
a
inhibée sous la
pla
que
al
or s
qu
’elle
se
r a
pr
éser vée
su
r
l ’
autr e
ver
sant
le l’é
piphyse.
Si la pla
que
n’e
st
pas
lai
ssée
plu
s
de 24 m
ois
\b
la cro
issance
repre
n
–
dra
nor
malement
au niv
eau
de la phys
e
au
mom
ent
du re
trait
du ma
tériel.
La co
rrection
ang
ulaire
lor
s
d’u
ne
hém
i-épipysiodèse
est
cor
rélée
à deu
x
par
amètres;
la lar
gueur
de la
phys
e
et sa vit
esse
de cro
issance.
Les tra
vaux
de DiM
eglio
ont mon
tré
qu’
il
exis
te
gro
ssière
–
ment
2 cm de cr
ois sance
au
tour
du ge
nou
pa
r
ann
ée
de cr
ois sance
et ce
la
ju
s qu’au
so
mmet
du pic pub
ertaire\b
à sav
oir
jus
qu’à
l’â
ge
de 13
ans ch
ez
la fil
le
et 15 an
s
ch
ez
le ga
r çon.
Pu
is \b
la crois
sance
des memb
res
infér
ieurs
va pro
–
g
ressivement
ral
entir
pour s’a
rrêter
défin
iti
–
vement
à 14.
5
ans che
z
la fill
e
et à 16.
5
ans
che
z
le gar
çon
(âg
es
oss
eux).
Il fau
dra
don
c
bie
n
gar
der
à l’e
sprit
que la cro
issance
au
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eau
des mem
bres
infé
rieurs
cess
e
ava
nt
la
fin
du pic pub
er t air e\b
et ce p ou
r
ne pas adr
es
–
ser
tro
p
tar
d
un pat
ient
qui aur
ait
pu bén
éfi-
cier
d’u
ne
mod
ulation
de la cro
issance.
La
cor
rection
ang
ulaire
dan
s
le pla
n
fro
ntal
ser
a
de 0,7
° par mois
lors
que
l’h
émiépiphysio
–
dèse ser a fém orale distal e\b 0.5° lors qu’elle
ser
a
eff
ectuée
au niv
eau
du tib
ia
pro
ximal\b
et
Figure 2: Technique opératoire (voire explications dans le texte).
(Im
ages
pr
oduites
av
ec
l’
aimable
au
torisation
de Or
thofix
In
ternational)
Figure 1: La droite qui est tra cée à par tir du
cen
tre
de la têt
e
fém
orale
jus
qu’au
cen
tre
de
l’a
stragale
doit norm
alement
pass
er
par le
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tr e
du ge
nou ;
ce
t te
dr
oite
co
r r esp ond
à l ’
a xe
méc
anique.
Cet axe méc
anique
peu
t
êtr
e
tra
ns-
laté
so
it
mé
dialement
lo
rs
de va
rus\b
so
it
la
téra-
lement
lor
s
de val
gus.
Deu
x
ang
les
son
t
mes
u-
rés
à par
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de l’a
xe
méc
anique
et de l’a
ffine
tan
gente
de la surf
ace
arti
culaire
des épiph
yses
du fém
ur
et du tib
ia.
Ces mes
ures
per
mettent
de lo
caliser
où se si
tue
le tr
ouble
an
gulaire.
mDLFA =
mec
anical
Dist
al
Lat
eral
Fem
oral
Ang
le;
va
leur
no
rmale
87
°+/-
3°
m
PM TA =
mec
anical
Pro
ximal
Medi
al
Tibi
al
Ang
le;
va
leur
no
rmale
87
°+/-
3°
m PM TA
mDLFA
1· Intennr·Inenntviw
1· Inte·rvi·rterwa
17
enfin 1.2° par mois en ca s d ’ hémi – épiphysio-
dèses
sim
ultanées
aux 2 niv
eaux.
La cor
rec-
tion
en longue
ur
lors d’un
e
épi
physiodèse
compl
ète
du fémur dis
tal
sera app
roximative-
ment
de 1.2
cm par an
su
r
le ve
rsant
as
cen-
dant
du pi
c
pu
bertaire\b
al
ors
qu
’une
ép
iphy-
siodèse
du tibia pro
ximal
abou
tira
à un
ral
entissement
en term
e
de cro
issance
de 0.8
cm
pa
r
an
.
Technique opératoire
L’hémi-épiphysiodèse effe ctuée à l’a ide des
min
i-plaques
à hau
ban
est une tech
nique
chi
rurgicale
de réa
lisation
simp
le
et tot
alement
rév
ersible
si les pla
ques
ne res
tent
pas en
pla
ce
plu
s
de 24 moi
s
(\bg
ure 2)
.
Une pet
ite
incis
ion
est réalis
ée
en reg
ard
du car
tilage
con
jugal
et la pl
aque
es
t
fix
ée
à l’
os
en la ce
n
–
trant
bie
n
sur le car
tilage
con
jugal
de fac
e.
De
pro
fil\b
il fau
dra
sur
tout
vei
ller
à ce qu’
elle
soi
t
par
faitement
ali
gnée
av
ec
l’
axe
dia
physaire
et
cel
a
not
amment
au niv
eau
du fém
ur
dis
tal.
Pou
r
les enf
ants
de moi
ns
de 10 ans
\b
on uti
li
–
sera
de
s
pl
aques
à 2 tro
us
(ei
ght
pl
ates)
al
ors
que l ’o
n
ut
iliser a
de
s
pl
aques
à 4 tr
ous
p o
ur
le
s
plus gra
nds enf ants (qu adriplate). Les vis les
plus lon
gues
pos
sibles
ser
ont
mises en place
en le
s
di
sp os ant
le pl
us
pa
r allèlement
p o
s sible
au car
tilage
con
jugal\b
et cel
a
pou
r
évi
ter
leu
r
arr
achement.
Des con
trôles
radio
graphiques
ser
ont
eff
ectués
tou
s
les 3 à 4 moi
s
afin de
sui
vre
la cor
rection
pro
gressive
des axe
s
des
memb
res.
Les plaq
ues
ser
ont
ret
irées
lors
que
la co
rrection
se
ra
co
mplète
et il fa
udra
av
ertir
les par
ents
qu’
un
ret
rait
dis
socié
du mat
ériel
ser
a
proba
blement
néc
essaire
si une asym
é-
tr ie
du tr
ouble
d ’
a xe
es
t
pr
ésente
en
tr e
le de
u x
mem
bres.
Enfi
n\b
la pro
cédure
pou
rra
êtr
e
ef-
fe
ctuée
à pl
usieurs
re
prises
si le tr
ouble
d’
axe
réa
pparaît
ap
rès
le re
trait
du ma
tériel\b
su
rtout
en cas d’o
stéochondrody
strop
hie.
Conclusion
Les désaxations dans le plan fro ntal ont été
pend
ant
longt
emps
tra
itées
par des osté
oto-
mies
cor
rectrices
ave
c
la mis
e
en pla
ce
de
mat
ériel
d’os
téosynthèse
int
erne
ou de fixa-
t
eurs
exte
rnes.
Che
z
l’e
nfant\b
la plu
part
de ces
ost
éotomies
peu
vent
déso
rmais
êtr
e
évi
tées
en util
isant
les tec
hniques
de mod
ulation
de
crois
sance\b
qui app
araissent
bea
ucoup
moins
inv
asives
d’u
n
poi
nt
de vue chi
rurgical.
La
con
dition
sin
e
qua non pou
r
que cet
te
tec
h-
nique
pui
sse
abo
utir
à une cor
rection
tota
le
ou
subtotale de la défor mation impl ique qu’ il ait
suf
fisammenent
de cro
issance
rés
iduelle
«ex-
p
loitable».
De ce fa
it\b
il fa
udra
ga
rder
à l’
esprit
que les membr
es
infér
ieurs
ces
sent
de gra
ndir
bie
n
ava
nt
la fin du pic pub
ertaire\b
et il ser
a
cap
ital
de réfé
rer
rap
idement
à un ort
hopé-
diste
péd
iatre
tout enf
ant
ave
c
un tro
uble
d’a
xe
path
ologique
pou
r
ne pas rat
er
le momen
t
idéal
pou
r
la mo
dulation
de cr
oissance.
Exemple (figures 3)
Ce jeune homme de 12 ans et 6 moi s (âg e
oss
eux
13 ans
)
éta
it
aff
ecté
par une ost
éo
–
cho
ndrodystrophie
(dy
splasie
épiph
ysaire
mult
iple)
à tran
smission
familia
le.
Au mom
ent
de sa mod
ulation
de cro
issance\b
il pré
sentait
une désa
xation
en val
gus
des genoux mes
u-
rée
à 17° à dro
ite
et à 11° à gau
che.
Une hé-
m
i – épiphysio dèse
a ét
é
r é
alisée
su
r
le ve
r sant
méd
ial
des deu
x
fém
urs
dis
taux
et des deu
x
tib
ias
pro
ximaux.
A 10 moi
s
de la chi
rurgie\b
la
cor
rection
ét
ait
co
mplète
à dr
oite\b
al
ors
qu’
il
exis
tait
une sur
correction
à gau
che.
Apr
ès
le
r et
r ait
du ma
tér iel\b
un
e
r é
cidi ve
d ’
une
dé
sa xa-
tion
en va
lgus
de
s
de
ux
ge
noux
a mo
tivé
un
e
nou
velle
mod
ulation
de cro
issance
ave
c
un
exce
llent
rés
ultat
en fin de cro
issance
(an
gu-
lation
< 2°
).
Les auteurs certi\bent qu’aucun soutien \bnan -
cier ou autre conflit d’intérêt n’est lié à cet
article.
Corrrespondance
Dimitri
Ce
roni
& Ra
imonda
Va
laikaite
Service
d’O
rthopédie
Pédi
atrique
Département
de l’
Enfant
et de l’
Adolescent
Hôpitaux
Un
iversitaires
de Ge
nève
6\b
ru
e
Wi
lly
Do
nzé\b
121
1
Ge
nève
14
d
imitri.ceroni @ hcuge.ch
Quels troubles d’axes faut-il référer à un orthopédiste pédiatre
Tout
va
rus
ap
rès
l’
âge
de 2 an
s
Tout
va
lgus
av
ec
di
stance
in
ter-malléolaire
> 6–
8
cm ap
rès
l’
âge
de 8 an
s
Tout
va
rus
ou va
lgus
as
ymétrique
Tout
va
rus/valgus
pr
ogressif
Tout
tr
ouble
d’
axe
su
rvenant
• da
ns
le ca
dre
d’
une
ma
ladie
os
seuse
co
nstitutionnelle
• da
ns
le ca
dre
d’
une
ma
ladie
os
seuse
mé
tabolique
• à
la su
ite
d’
une
in
fection
os
seuse
• à
la su
ite
d’
une
fr
acture
• à
la su
ite
d’
une
ma
ladie
cu
tanée
(c
icatrice
ré
tractile)
• à
la su
ite
d’
une
tu
meur
os
seuse
• lié
à un
e
ét
iologie
ma
lformative
Ta b l e 3
Figure 3b: Après l’opération
Figure 3a:
Avant l’opération
1· Intennr·Inenntviw
1· Inte·rvi·rterwa
Informations complémentaires
Auteurs
D. Ceroni Dr. Raimonda Valaikaite , Service d’Orthopédie Pédiatrique Département de l’Enfant et de l’Adolescent Hôpitaux Universitaires de Genève Andreas Nydegger