Personne, ou presque, n’échappe définitivement à la varicelle de sorte que l’on peut considérer que, année après année, le nombre de personnes présentant une varicelle équivaut à une cohorte annuelle de naissances, soit actuellement environ 70’000 cas.
Fortbildung / Formation continue
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Vol. 16 No. 2 2005
Personne, ou presque, n’échappe définitive-
ment à la varicelle de sorte que l’on peut con-
sidérer que, année après année, le nombre
de personnes présentant une varicelle équi-
vaut à une cohorte annuelle de naissances,
soit actuellement environ 70’000 cas.
La varicelle est effectivement
un problème essentiellement
pédiatrique si l’on ne considère
que son incidence
La plupart des cas se produisent au cours des
10 premières années de vie. Les récentes étu-
des épidémiologiques menées en Suisse ont
démontré que 96% des sujets sont séropo-
sitifs pour le virus de la varicelle-zoster (VZV)
à l’âge de 10 ans
1), 2). La grande majorité des
cas pédiatriques sont bénins même si, sou-
vent, la maladie est passablement gênante
pour la vie quotidienne de la famille.
Les cas graves ont été récemment recensés
en Suisse par le biais du réseau SPSU* qui
surveille les hospitalisations pédiatriques
pour maladies rares. Au cours des trois an-
nées de la surveillance (avril 2000 – mars
2003), la varicelle a motivé 199 hospitalisa-
tions, dont 186 en raison de la sévérité de la
présentation clinique
3). Les trois quarts de
ces hospitalisations concernent des enfants
en bonne santé habituelle et le solde des en-
fants en situation d’immunodépression. Les
manifestations les plus fréquentes sont les
surinfections bactériennes (dont certaines in-
vasives) et l’atteinte du système nerveux
central (cérébellite et méningoencéphalite)
3).
Trois cas d’infection congénitale ont été ob-
servés au cours de cette période, ainsi que
trois décès
3).
Cependant, si l’on considère
sa morbidité, la varicelle devient
un problème éminemment
extra-pédiatrique!
Se fondant sur les observations épidémio-
logiques bernoises 1), on peut estimer à
2’800 environ le nombre annuel de cas sur-
venant chez les sujets âgés de plus de 10ans. Les statistiques Sentinella de 1998 in-
diquent que le cinquième des cas recensés
après l’âge de 10 ans se produisent entre l1
et 15 ans
4). On peut donc évaluer les cas
strictement adultes (par définition: ≥16
ans) à 2’240 par année.
Or, ce petit nombre de cas adultes génère
annuellement autant d’hospitalisations
5)que
l’ensemble des cas pédiatriques. Les adultes
hospitalisés sont jeunes (90% âgés de moins
de 50 ans, 34% âgés entre 20 et 29 ans)
6).
Les motifs d’hospitalisation sont essentiel-
lement l’atteinte pulmonaire (39%) et l’at-
teinte du système nerveux central (14%)
6).
La varicelle de la femme enceinte est dange-
reuse à plusieurs titres. Parce qu’elle survient
chez une adulte, parce que la grossesse est
un facteur de gravité accrue (pneumopathie)
et parce que le fœtus (ou le nouveau-né) peut
développer une maladie dévastatrice. L’inci-
dence de la varicelle en cours de grossesse
a pu être estimée à 0.04/100 grossesses
dans le canton de Vaud
7), ce qui, par extra-
polation, donne une incidence annuelle de 32
cas pour l’ensemble de la Suisse.
Le taux d’hospitalisation de l’adulte pour va-
ricelle est au moins quinze fois supérieur au
taux pédiatrique et la mortalité 40 fois plus
élevée
8).
La varicelle, son anamnèse
et sa fiabilité
Si l’on questionne les mères d’enfants/
jeunes gens entre 9 et 18 ans, la valeur pré-
dictive positive d’une anamnèse positive est
très haute (98%)
9), de sorte que l’on peut s’y
fier pour identifier les non-candidats à la vac-
cination. Par contraste, la valeur prédictive
négative d’une anamnèse négative (ou in-
certaine) est assez modeste (26%)
9), ce qui
aboutit à proposer une vaccination superflue
au trois quarts des adolescents sans anam-
nèse positive précise.
La varicelle de l’adulte peut être
prévenue par vaccination
Le vaccin contre la varicelle existe depuis
une vingtaine d’années et à fait la preuve deson effet immunogène et de son efficacité
protectrice
10 ).
Sur la base des constatations épidémiologi-
ques mentionnées plus haut, l’Office fédéral
de la santé publique (OFSP) recommande la
vaccination généralisée contre la varicelle
chez tous les enfants/jeune gens qui sont
sans anamnèse précise de varicelle entre les
11
ème et 16 ème anniversaires 11). Comme men-
tionné ci-dessus, la fiabilité d’une anamnèse
positive est excellente et celle d’une anam-
nèse négative (ou incertaine) médiocre. Cet
écueil peut parfaitement justifier, mais n’im-
pose pas, une vérification sérologique à la re-
cherche d’IgG spécifiques contre le VZV
quand l’anamnèse n’est pas clairement po-
sitive
11).
L’OFSP recommande également une vacci-
nation de rattrapage des adultes de moins
de 40 ans sans anamnèse positive précise
11).
Cette recommandation s’adresse en parti-
culier aux femmes avec désir d’enfants (mais
en dehors de la grossesse!), au personnel
soignant et aux personnes en contact pro-
fessionnel avec les enfants.
Dans toutes les indications ci-dessus, la vac-
cination comporte deux doses de vaccin espa-
cées d’au moins 4 semaines
11).
Le vaccin est administré par voie sous-cu-
tanée.
Les contre-indications à la vaccination sont
toutes les formes d’immunodéficience im-
pliquant les lymphocytes T, dont le SIDA,
la grossesse et la corticothérapie systémi-
que: pour autant que la dose de prednisone
La vaccination généralisée contre
la varicelle est recommandée en Suisse
Bernard Vaudaux, Lausanne; Claire-Anne Siegrist, Genève
L’essentiel en un coup d’œil
1) Indications
de vaccination généralisée:
FAdolescents de 11 à 15 ans
sans anamnèse de varicelle
FAdultes de moins de 40 ans
sans anamnèse de varicelle
2) Indications de vaccination sélective:
FPersonnes souffrant de leucémie
ou cancer (vaccination durant une
rémission clinique)
FPersonnes devant subir une thérapie
immunosuppressive programmée
(ex: transplantation)
FEnfants avec infection VIH
(avant stade d’immunodéficience)
FEnfants souffrant d’un eczéma grave
FEntourage familial d’une personne
ci-dessus ne pouvant être vaccinée
elle-même en raison de son immuno-
dépression
* Swiss Paediatric Surveillance Unit
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Vol. 16 No. 2 2005 Fortbildung / Formation continue
(ou équivalent) soit égale ou supérieure à 2
mg/kg/j (adulte: 20 mg/j) depuis 2 semai-
nes ou plus.
Aux recommandations de vaccination géné-
ralisée susmentionnées s’ajoutent des re-
commandations de vaccination sélective
11)
précisées dans l’encadré.
Références
1) Aebi C & al. Vaccine 2001; 19: 3097–103
2) Heininger U & al. Pediatr Infect Dis J 2001; 20: 775–8
3) SPSU-Rapport annuel 2003. Bull OFSP 2004; N°37;
608–15
4) Zwahlen M & al. In Rapport Sentinella 1998. OFSP
1999
5) Statistiques Veska/H+ 1993–1996
6) Statistiques CHUV 1991–2001
7) Dr Y. Vial. Communication personnelle
8) Suppl VIII au «Classeur Maladies infectieuses». Plan
de vaccination 2005. A paraître
9) Baer G & al. ICAAC 2001; abstr G-1549
10) Vaudaux B & al. Paediatrica 2002; 13: 12–7 (www
. swiss -paediatrics.org/paediatrica/vol1 3/n6/pdf/ 12-17.pdf )
11) OFSP. Bull OFSP 2004; N° 45: 846–8
Correspondance:
F Dr B. Vaudaux
Unité d’infectiologie pédiatrique
et vaccinologie,
Département médico-chirurgical
de pédiatrie
CHUV & HEL
1011 Lausanne 11
F Prof C.-A. Siegrist
Centre de vaccinologie
Centre médical universitaire
1, rue Michel-Servet
1211 Genève 4Niemand (oder beinahe) entgeht endgültig
den Windpocken, sodass man annehmen
kann, dass jahrein, jahraus die Anzahl Vari-
zellenfälle der jährlichen Geburtenzahl ent-
spricht, das heisst zzt. ca. 70 000 Fälle.
Betrachtet man nur deren
Inzidenz, sind Varizellen
tatsächlich ein vorwiegend
pädiatrisches Problem
Die meisten Fälle kommen während den
ersten 10 Lebensjahren vor. Kürzlich in der
Schweiz durchgeführte epidemiologische
Studien zeigen, dass 96% der 10-jährigen für
das Varizella-Zoster-Virus (VZV) seropositiv
sind
1), 2). Der Grossteil der kindlichen Fälle ist
gutartig, wenn auch die Krankheit für den Ta-
gesablauf der Familie oft recht unangenehm
ist.
Die schweren Fälle wurden in der Schweiz
kürzlich durch das SPSU*-Netz erfasst,
welches die pädiatrischen Spitalaufnahmen
infolge seltener Krankheiten überwacht. Im
Verlaufe der 3-jährigen Überwachung (April
2000 bis März 2003) wurden 199 Hospitali-
sationen durch Varizellen bedingt, wovon 186
aufgrund der Schwere des klinischen Er-
scheinungsbildes
3). Drei Viertel dieser Spi-
talaufnahmen betreffen Kinder bei sonst gu-
ter Gesundheit, die übrigen Kinder hatten ei-
nen Immunmangel. Die häufigsten Ursachen
waren bakterielle Begleitinfektionen (wovon
einige invasiv) und ein Befall des Zentral-
nervensystems (Zerebellitis und Menin-
goenzephalitis)
3). Es wurden im Verlaufe die-
ser Beobachtungszeit 3 konnatale Fälle so-
wie 3 Todesfälle festgestellt
3).
Betrachtet man jedoch die
Morbidität, werden Varizellen
ein eminent extrapädiatrisches
Problem!
Aufgrund der bernischen epidemiologischen
Beobachtungen 1)kann man die jährliche An-
zahl Fälle bei Personen über 10 Jahren auf
etwa 2800 schätzen. Die Sentinella-Statis-tiken von 1998 zeigen, dass ein Fünftel der
nach dem Alter von 10 Jahren erfassten Fäl-
le ins Alter von 11–15 Jahren fallen
4). Man
kann also die streng beim Erwachsenen (de-
finiert als > 16 Jahre) vorkommenden Fälle
auf 2240 veranschlagen.
Diese kleine Erwachsenenzahl verursacht je-
doch jährlich ebenso viele Spitalaufnahmen
wie alle pädiatrischen Fälle zusammen
5). Die
hospitalisierten Erwachsenen sind jung (90%
unter 50 Jahren, 34% zwischen 20 und 29
Jahren)
6). Hospitalisationsgründe sind haupt-
sächlich Lungen- (39%) und Zentralnerven-
systembefall (14%)
6).
Varizellen bei Schwangeren sind in mehrfa-
cher Hinsicht gefährlich: weil sie einen Er-
wachsenen befallen, weil die Schwanger-
schaft ein zusätzlicher Risikofaktor (Pneu-
mopathie) darstellt und weil der Foetus (oder
das Neugeborene) eine verheerende Krank-
heit entwickeln kann. Die Inzidenz von Vari-
zellen im Verlaufe einer Schwangerschaft
konnte im Kanton Waadt
7)auf 0,04/100
Schwangerschaften geschätzt werden, was
durch Extrapolation für die Schweiz ge-
Die allgemeine Varizellenimpfung
wird in der Schweiz empfohlen
Bernard Vaudaux, Lausanne; Claire-Anne Siegrist, Genf
Übersetzung: Rudolf Schlaepfer, La Chaux-de-Fonds
Das Wichtigste auf einen Blick
1. Indikationen zur generellen Impfung:
FAdoleszente zwischen 11 und 15 Jahren
ohne Varizellenanamnese
FErwachsene unter 40 Jahren
ohne Varizellenanamnese
2. Indikationen zur selektiven Impfung:
FPersonen, welche an Krebs oder Leu-
kämie leiden (Impfung während einer
klinischen Remission)
FPersonen, bei welchen eine immun-
suppressive Behandlung geplant ist
(z.B. Transplantation)
FKinder mit HIV-Infektion
(vor dem Stadium des Immunmangels)
FKinder, welche an einem schweren
Ekzem leiden
FUmgebung einer oben erwähnten
Person, welche aufgrund ihres
Immunmangels nicht selbst geimpft
werden kann
* Swiss Paediatric Surveillance Unit
Informations complémentaires
Auteurs
Prof. Dr. med. Bernard Vaudaux , Service de pédiatrie DMCP, CHUV Lausanne