La prévalence croissante de régimes végétariens et végétaliens fait que les professionnels du domaine médical qui suivent et prennent en charge des nourrissons et enfants, se voient de plus en plus confrontés aux questionnements concernant ces types d’alimentation.
Sur mandat de l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires OSAV, un groupe de travail interdisciplinaire de la Société Suisse de Pédiatrie a élaboré un guide pour les alimentations végétarienne et végétalienne chez les nourrissons et enfants en bas âge.
L’alimentation recommandée pour le nourrisson et le petit enfant est une alimentation omnivore, basée sur le concept d’un régime mixte optimisé. Alors qu’une alimentation végétarienne bien conçue ne pose pas de problèmes particuliers pour les nourrissons et petits enfants, l’alimentation végétalienne doit être soigneusement planifiée, supplémentée et suivie afin de prévenir le risque de déficits nutritionnels potentiellement graves. La réalisation d’un tel régime exige de solides connaissances de la diététique.
Aperçu des points essentiels dans la consultation d’un enfant nourri au régime végétalien
Vous trouverez ci-dessous le guide complet à télécharger:
1
Guide d’alimentations végétarienne et végétalienne pour
nourrissons et enfants en bas âge
11.03 .2020
Auteurs :
– Dr méd. Pascal Müller : médecin -chef en médecine nutritionnelle, service de gastro –
entérologie et d’hépatologie pédiatriques de l’ Hôpital pédiatrique de la Suisse
orientale, Saint -Gall , coordinateur du groupe de travail
– Karolin Rose : diététicienne ASDD, direction du groupe spécialisé ASDD sur les
régimes végétariens
– Angelika Hayer : oecotrophologue diplômée, Soci été Suisse de Nutrition SSN
– Dr méd. Laetitia -Marie Petit : médecin -cheffe du service de gastro -entérologie et
d’hépatologie pédiatriques des HUG (Genève), membre de la Commission de
nutrition de la SSP
– Dr méd. Josef Laimbacher : médecin -chef du service de médecine pédiatrique de
l’Hôpital pédiatrique de la Suisse orientale, Saint -Gall , représentant de la SSN et de
la CFN
Réalisé sur mandat de l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vété rinaires
OSAV.
Sommaire
Chapitre 1 : Introduction ………………………….. ………………………….. ………………………….. …….. 2
Chapitre 2 : Groupe cible du présent guide et fonctions des différents professionnels ……….. 3
Chapitre 3 : Nutriments critiques en cas d’alimentation végétarienne ou végétalienne et
conséquences si l’une ou l’autre est mal contrôlée ………………………….. ………………………….. 4
Aspects nutritionnels d’une alimentation végétarienne ………………………….. ………………….. 4
Aspects nutritionnels d’une alimentation végétalienne ………………………….. ………………….. 5
Chapitre 4 : Recommandations pour couvrir les besoins en nutriments de 1 à 3 ans ………… 7
Principes nutritionnels et conseils pratiques en cas d’alimentation végétarienne …………… 7
Principes nutritionnels et conseils pratiques en cas d’alimentation végétalienne ……………. 8
Une supplémentation nécessaire ………………………….. ………………………….. …………………. 11
Alimentation végétalienne pour nourrissons ………………………….. ………………………….. …… 13
Recommandations pour les mères végétaliennes qui allaitent ………………………….. ………. 14
2
Chapitre 5 : Exemples de mise en pratique des recommandations ………………………….. ……. 14
Jusqu’à l’âge d’un an ………………………….. ………………………….. ………………………….. …….. 14
De l’âge de deux à trois ans ………………………….. ………………………….. ………………………… 15
Chapitre 6 : Analyses requises en laboratoire et interprétation des résultats …………………… 16
Chapitre 7 : Conclusions, prise de position et recommandations en matière d’alimentation
végétarienne et végétalienne des nourrissons et enfants en bas âge ………………………….. …18
Assistance technique ………………………….. ………………………….. ………………………….. ………… 19
Références ………………………….. ………………………….. ………………………….. ……………………… 19
Chapitre 1 : Introduction
Ces dernières années, la prévalence des formes d’alimentations végétarienne et
végétalienne a augmenté au sein de la population suisse. Des études menées en Suisse
estiment qu’environ 1 % de la population (adulte) est végétalienne. Aucun chiffre n’est
cepe ndant disponible pour les enfants. Optimiser l’alimentation des enfants a pour but de
fournir à leur organisme suffisamment d’énergie et de micronutriments pour permettre leur
développement physique et psychomoteur en fonction de leur potentiel génétique, mais
aussi de jeter les bases nécessaires à une réduction de la prévalence de l’obésité et des
maladies dites non transmissibles à l’âge adulte, comme le diabète de type 2, les maladies
cardiovasculaires et certains types de cancers. Cette démarche permet également de poser
des jalons dès l’enfance pour instaurer un mode de vie sain, allant au -delà des habitudes
alimentaires.
On distingue plusieurs formes d’alimentations végétariennes et végétaliennes (voir
tableau 1). Des études, principalement menées au près de populations adultes, montrent
qu’une alimentation riche en denrées alimentaires végétales présente des avantages pour
réduire le risque de diverses maladies non transmissibles. Cependant, il n’y a pas à ce jour
de données qui prouvent qu’un régime végétalien instauré dès la petite enfance a des
bienfaits durables sur la santé 1,2. Toutefois, préserver sa santé n’est souvent pas la raison
qui pousse à adopter une alimentation végétarienne ou végétalienne. Les motivations
relèvent nettement plus souven t de considérations éthiques et morales, mais aussi
écologiques et sociales.
Il n’en reste pas moins que restreindre la diversité des aliments peut être problématique pour
les jeunes enfants, qui risquent alors des carences en divers macronutriments et
micronutriments. En cas d’alimentation végétalienne, il faut surtout veiller à fournir
suffisamment d’énergie et de protéines de qualité et à garantir les apports nécessaires en
ces nutriments critiques que sont les acides gras oméga -3 à longues chaînes, le fer, le zinc,
l’iode, le calcium, la vitamine D, la riboflavine, mais aussi en particulier en vitamine B12. Des
carences en ces nutriments peuvent entraîner de graves troubles du développement, parfois
irréversibles.
La Commission fédérale de la nutritio n (CFN), la Commission de nutrition de la Société
Suisse de Pédiatrie, la Société suisse de nutrition (SSN) et l’Office fédéral de la sécurité
alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) recommandent une alimentation variée pour
les nourrissons et les enfants, basée sur le concept d’une diversification optimisée. Ces
3
organisations spécialisées ne recommandent pas une alimentation végétalienne et ce, ni
pendant la grossesse ou l’allaitement, ni pour les nourrissons et les enfants. Par contre, une
aliment ation végétarienne est considérée comme sûre si elle prévoit des apports suffisants
en fer et en acides gras oméga -3. Le choix, pour des motivations personnelles, d’une
alimentation végétalienne doit donc s’accompagner d’une bonne planification, d’une
dive rsification des aliments et d’une supplémentation en micronutriments (comme la vitamine
B12). Cette approche est d’une importance décisive pour le développement en bonne santé
de l’enfant. Les familles qui optent pour cette forme d’alimentation doivent se faire
accompagner par un(e) pédiatre ou un(e) interniste généraliste expérimenté(e) dans la prise
en charge des enfants et par un(e) diététicien(ne) qualifié(e)*, pour bénéficier de conseils et
de contrôles cliniques.
Sauf mention contraire, les recommand ations fournies dans le présent guide se réfèrent aux
publications de la CFN suivantes : « L’alimentation durant les 1000 premiers jours de la vie »
(CFN, 2015) 3 et « Régimes végétaliens: analyse des avantages et des inconvénients sur le
plan nutritionnel et pour la santé » (CFN, 2018) 1.
* Ils doivent être titulaires d’un diplôme ES, d’un BSc en Nutrition et diététique ou être reconnus par la CRS.
Tableau 1 : Définitions des formes d’alimentation végétarienne et végétalienne
Type d’alimentation (choix,
préparation)
Définitions succinctes
Flexitarisme (semi –
végétarisme) / réductarisme
Consommation occasionnelle de viande et de poisson (moins d’une
fois par semaine) et consommation régulière d’autres produits
d’origine animale (comme les œufs, le lait ou le miel).
Végétarisme Sauf mention contraire, une alimentation végétarienne est souvent
synonyme d’une alimentation ovo -lacto -végétarienne.
Ovo -lacto -végétarisme Alimentation dans laquelle il est renoncé à tous les types de viande,
volaille, poisson et fruits de mer, mais pas à d’autres produits
d’origine animale comme les œufs, le lait et les produits laitiers.
Lacto -végétarisme Exclut la consommation de tout produit animal à l’exception du lait
et des produits laitiers.
Ovo -végétarisme Exclut la consommation de tout produit animal à l’exception des
œufs.
Végétalisme (véganisme) Forme d’alimentation excluant tous les produits d’origine animale (y
compris comme ingrédients et adjuvants), à l’exception du lait
maternel pour nourrir les nourrissons. Peut également entraîner
l’exclusion de tous les objets d’origine animale (comme la laine, la
soie ou le cuir).
Chapitre 2 : Groupe cible du présent guide et fonctions des
différents professionnels
Le présent guide s’adresse aux pédiatres ou aux interni stes généralistes expérimentés dans
la prise en charge des enfants ainsi qu’aux diététicien(ne)s qualifié(e)s reconnu(e)s, qui
prodiguent des conseils aux familles sur l’alimentation végétalienne et végétarienne. Il peut
également être utile à d’autres pro fessionnels tels que sages -femmes, consultantes en
4
allaitement et autres consultants parents -enfants. Ces professionnels conseillent en effet les
familles et leur fournissent des recommandations en vue d’assurer une alimentation adaptée
à l’âge des enfants , attirent leur attention sur les dangers possibles d’une alimentation
végétalienne mal équilibrée et les adressent à un(e) interniste généraliste expérimenté(e)
dans la prise en charge des enfants, à un(e) pédiatre ou à un(e) diététicien(ne) qualifié(e) e t
reconnu(e).
Chapitre 3 : Nutriments critiques en cas d’alimentation végétarienne
ou végétalienne et conséquences si l’une ou l’autre est mal
contrôlée
Tous les apports d’aliments mal équilibrés ou insuffisants peuvent entraîner une malnutrition
ou des ca rences et ce, indépendamment de la forme d’alimentation choisie ( non
végétarienne , végétarienne ou végétalienne). Toutefois, eu égard à son poids corporel, les
besoins nutritionnels de l’enfant sont plus importants que ceux de l’adulte. En outre, son
organ isme étant en pleine croissance, plus l’enfant est jeune, plus le risque de malnutrition et
donc de conséquences négatives sur sa croissance et son développement neurologique est
grand. Les tableau 2 présente une vue d’ensemble des nutriments potentielleme nt critiques
pour l’enfant 4.
Tableau 2 : Nutriments critiques pour l’alimentation des enfants ( adapté de : Fewtrell et al.
JPGN 2017;64:119 -132 )
Nutriment / forme
d’alimentation
Alimentation
diversifiée
Alimentation
végétarienne
Alimentation
végétalienne
Vitamine D x x x
Iode X x x
Fer x x
Zinc (x) x
Acides gras oméga -3 x x
Vitamine B12 (x) x
Calcium x
Protéines x
Vitamine B2
(riboflavine)
x
Aspects nutritionnels d’une alimentation végétarienne 5,6,7,8
Une forme d’alimentation ovo -lacto -végétarienne équilibrée peut fournir quasiment tous les
nutriments nécessaires à un organisme en pleine croissance. Seuls les apports en fer, en
acides gras oméga -3 à longues chaînes et en vitamine B 12 peuvent être trop faibles. La prise
de mesures diététiques ciblées permet cependant de prévenir ces carences potentielles. Il
5
faut également, quelle que soit la forme d’alimentation, fournir à l’enfant une
supplémentation en vitamine D pendant ses trois premières années.
Comme il n’e xiste que peu de données sur les apports nutritionnels nécessaires en cas
d’alimentation ovo -végétarienne et lacto -végétarienne, les recommandations en matière de
nutriments critiques découlent de conclusions logiques. Une alimentation lacto -végétarienne
incluant trois produits laitiers par jour devrait largement couvrir les mêmes besoins qu’une
alimentation ovo -lacto -végétarienne. Seul l’apport en vitamine B 12 peut être plus faible en
raison de la suppression des œufs. Dans un régime ovo -végétarien prévoya nt la
consommation occasionnelle d’œufs, les apports en nutriments critiques sont comparables à
ceux d’une alimentation végétalienne.
Aspects nutritionnels d’une alimentation végétalienne 5,6,7,8,9,16
Une alimentation végétalienne se caractérise par des apports élevés en β -carotène, folates,
niacine, vitamines B 1, B 6 et C, potassium et magnésium, ainsi qu’en fibres alimentaires et en
substances végétales secondaires, ces dernières étant notamment considérées comme de
possibles modulateurs jouant un rôle p rotecteur dans la pathogenèse de processus
inflammatoires et cancérogènes. En revanche, une telle alimentation, qui fait complètement
l’impasse sur les aliments d’origine animale peut être problématique en termes d’apports en
énergie, acides gras oméga -3 à chaînes longues, fer, zinc, iode, calcium, vitamine D,
riboflavine et surtout vitamine B 12, mais aussi concernant la qualité des protéines. Savoir
quelles carences en nutriments peuvent toucher les enfants permet aux parents prévoyant
une alimentation vég étalienne pour toute la famille de faire un choix conscient des aliments
et des compléments alimentaires adaptés.
Les ingrédients qui peuvent présenter des inconvénients dans l’alimentation végétalienne en
raison de leur consommation accrue sont par exemp le les phytates, les fibres alimentaires
ou les phytoestrogènes. En outre, certains aliments peuvent être contaminés par des métaux
lourds ou des semi -métaux comme le riz (arsenic) ou les algues séchées (plomb, cadmium
et aluminium). Ces substances peuvent inhiber l’absorption de micronutriments (phytates),
perturber la digestion (fibres alimentaires) ou poser des problèmes du fait de leurs effets de
type hormonal (phytoestrogènes). Cependant, la consommation d’une large diversité
d’aliments végétaux et don c d’une grande variété d’ingrédients permet de diluer ces effets.
Les protéines végétales faisant état d’une composition en acides aminés moins diversifiée
que celle des protéines animales, une attention particulière doit être portée à une
diversification des sources de protéines végétales et à un apport accru pour éviter une
carence en acides aminés essentiels (env. 30 % de protéines en plus jusqu’à 2 ans, entre 20
et 30 % jusqu’à 6 ans et de 15 à 20 % pour les enfants plus âgés) 10. Les aliments végétaux
sont également généralement plu s rassasiants et peuvent donc entraîner, en particulier chez
les nourrissons et les enfants en bas âge, un déficit en apport énergétique du fait d’une
sensation prématurée de satiété et de ballonnement. Il convient donc de veiller à la densité
énergétique des plats proposés (voir chapitre 4 ci -dessous). En principe, il est recommandé
de nourrir le nourrisson alimenté de manière végétalienne avec du lait maternel dans la
première année de vie, tout comme les autres nourrissons 3. Si cela n’est pas possible, on
peut utiliser une préparation pour nourrissons à base de protéines de soja. Par rapport à une
préparation pour nourrissons à base de lait de vache, ces préparations présentent
cependant une concentration plus élevée en phytates et phytoestrogènes (isofl avones).
6
Deux études publiées en 2014 et 2018 n’ont toutefois révélé aucun effet indésirable sur la
croissance et les fonctions métaboliques, endocrinologiques, reproductives et neurologiques
des nourrissons nourris avec des préparations à base de protéine s de soja 11,12 . Reste que
les données sur des effets à long terme potentiellement délétères de ce type d’alimentation
sur les enfants à bas âge sont encore insuffisantes.
Les acides gras polyinsaturés essentiels tels que les acides gras oméga -3 que sont l ’acide
α-linolénique (ALA), l’acide eicosapentaénoïque (EPA) et l’acide docosahexaénoïque (DHA)
sont cruciaux pour le développement neurologique (comme la synaptogenèse et le
développement rétinien). Étant donné que le DHA et l’EPA se trouvent principaleme nt dans
les produits d’origine animale, il faut fournir suffisamment d’ALA, leur précurseur, aux enfants
végétaliens 13,14 . Toutefois, la métabolisation de l’ALA étant variable, l’apport en DHA et en
EPA est incertain et individuel.
Quant au fer , s’il joue un rôle dans la synthèse de l’hémoglobine, il est aussi important pour
la myélinisation des gaines nerveuses et la synthèse des neurotransmetteurs. D’un point de
vue clinique, une carence en fer se manifeste par des symptômes d’anémie. Les données
sur les effets d’une carence en fer sans anémie sur le développement neurocognitif sont
rares et hétérogènes 15. En valeurs relatives, les besoins en fer sont plus élevés pendant la
petite enfance et l’adolescence qu’à l’âge adulte. La biodisponibilité du fer hémi nique (Fe2+),
que l’on trouve typiquement dans la viande, qui atteint 15 à 35 %, est supérieure à celle du
fer non héminique (Fe3+), qui n’est que de 2 à 20 % selon les aliments consommés
simultanément. Il faut donc faire attention aux inhibiteurs de l’abs orption du fer tels que les
phytates des légumineuses ou l’acide oxalique contenu dans la rhubarbe ou les épinards. En
outre, les supplémentations en fer ne doivent pas être prises en même temps que des
composés de calcium comme ceux du lait de vache ou de s boissons végétales enrichies en
calcium. Par ailleurs, on sait que la vitamine C ou les acides comme ceux du jus de pomme
améliorent l’absorption intestinale du fer 17. De même, l’absorption du zinc est inhibée par
l’acide phytique, présent en grandes qua ntités dans les légumineuses 17. Une carence en zinc
ne se remarque souvent du point de vue clinique que par un taux sérique très faible, mais
aussi par des signes tels que des problèmes de cicatrisation, des ongles cassants, une perte
de cheveux ou une pré disposition aux infections. Une diarrhée chronique ou un retard de
croissance sont également des signes cliniques possibles d’une carence en zinc 18,19 .
Dans l’alimentation, la vitamine D se trouve essentiellement dans les produits d’origine
animale tels q ue les œufs ou les poissons gras. Toutefois, les besoins sont principalement
couverts par synthétisation dans la peau sous l’effet des rayons ultraviolets UVB. L’Office
fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) recommande une
supplémentation de 400 UI/jour pour tous les nourrissons et de 600 UI/jour pour les jeunes
enfants jusqu’à l’âge de 3 ans 20. La suppression du lait et des produits laitiers de
l’alimentation réduit encore l’apport en calcium , surtout lorsque le nourrisson n ’est plus
allaité ou qu’il n’est plus alimenté par des préparations pour nourrissons à base de protéines
de soja (enrichies en calcium). Pour l’organisme en pleine croissance de l’enfant, atteindre
une densité osseuse optimale (pic de masse osseuse) et don c lui apporter suffisamment de
calcium, est primordial 21.
L’iode est essentiel pour la croissance et le développement du cerveau. Comme pour les
autres micronutriments, la teneur en iode du lait maternel dépend de l’état nutritionnel de la
mère. En Suisse , l’utilisation de sel enrichi en iode et en fluor est considérée comme l’aspect
7
le plus important pour pouvoir prévenir l’hypothyroïdie, qui était auparavant endémique dans
notre pays 22,23 .
Comme la vitamine B 12 (cobalamine) se trouve presque exclusiveme nt dans les aliments
d’origine animale, elle doit faire l’objet d’une supplémentation en cas d’alimentation
végétalienne. Bien que des sources végétales existent, elles contiennent généralement la
forme biologiquement inactive de la vitamine B 12. La vitami ne B 12 est essentielle pour
diverses fonctions de l’organisme, dont l’érythropoïèse dans la moelle osseuse, la synthèse
de myéline, l’homéostasie axonale et le métabolisme énergétique mitochondrial 24. Une
carence, qui peut survenir chez l’enfant allaité d’ une mère carencée en vitamine B 12, se
manifeste dès le plus jeune âge par des symptômes non spécifiques tels qu’une hypotonie
musculaire, un arrêt du développement et une diminution de la vigilance. Du point de vue
anthropométrique, on observe alors une microcéphalie et un retard de croissance 25. Les
troubles neuropsychologiques du développement, parfois graves, peuvent être irréversibles.
Il faut savoir que les symptômes neurologiques se manifestent presque toujours avant les
symptômes hématologiques. C’ est pourquoi il est crucial de déterminer le taux de vitamine
B1226.
Chapitre 4 : Recommandations pour couvrir les besoins en
nutriments de 1 à 3 ans
Le principe suivant s’applique : pour un bébé, l’alimentation idéale est l’allaitement. Pendant
les six premiers mois, un nourrisson en bonne santé n’a besoin que de lait maternel. En plus
de l’allaitement, il faudrait introduire progressivement des aliments de complément, au plus
tôt au début du 5e mois (à 17 semaines) et au plus tard au début du 7 e mois (à
26 semaines). Il est cependant recommandé de continuer l’allaitement en parallèle à la
diversification de l’alimentation, aussi longtemps que la mère et l’enfant le souhaitent.
Lorsque l’on supprime des catégories entières d’aliments, il faut trouver d’autres solutions
pour apporter à l’organisme les nutriments manquants. Comme dans une alimentation non
végétarienne, il convient, lorsque l’on opte pour des formes d’alimentation végétarienne,
d’éviter autant que possible la consommation d’aliments ultra -transformés. Certains
substituts de produits sont en effet problématiques en raison de la présence d’additifs et de
leur teneur élevée en sel, sucre ou matières grasses. Vous trouverez ci -après des conseils
sur la manière de satisfaire les besoins en nutr iments des nourrissons et des jeunes enfants
dans les formes d’alimentation végétarienne les plus courantes.
Principes nutritionnels et conseils pratiques en cas d’alimentation
végétarienne
Une alimentation ovo -lacto -végétarienne incluant des produits lai tiers et des œufs répond
convenablement aux besoins accrus en nutriments pendant la phase d’allaitement et la
petite enfance. On peut utiliser comme substituts de viande riches en protéines des œufs,
des légumineuses, du tofu mais aussi, chez les enfants d e plus d’un an, du Quorn et du
fromage. Pour couvrir les besoins en vitamine B 12, trois portions de produits laitiers et une
consommation occasionnelle d’œufs sont généralement suffisantes. Il n’y a que les poissons
et les algues qui contiennent des acides gras oméga -3 physiologiquement actifs (acide
docosahexaénoïque [DHA] et acide eicosapentaénoïque [EPA]). Comme leur teneur est
faible dans les algues et que ces dernières ne conviennent pas aux enfants en raison de leur
8
teneur variable en iode et de leur contamination possible par des métaux lourds, il faut
ajouter des aliments riches en acide alpha -linolénique (ALA) comme les graines les noix, les
graines de chia et leurs huiles, ou de l’huile de lin, de cameline ou de colza. Si les enfants
sont en bas âg e, on leur donnera de préférence les graines et fruits à coque moulus, sous
forme de purée, ou d’huile. Comme la conversion de l’ALA en DHA et EPA est faible, les
sources végétales d’acides gras oméga -3 doivent être consommées quotidiennement. Le
taux de c onversion étant péjoré par la consommation d’acides gras oméga -6, les huiles
riches en oméga -6 comme l’huile de tournesol, de germe de blé, de germe de maïs, de
pépins de raisins, de carthame et d’arachide devraient être évitées. Les aliments enrichis en
DHA et EPA, comme certains jus et huiles, peuvent également contribuer à couvrir les
besoins 27.
Dans une alimentation lacto -végétarienne , où trois portions de produits laitiers sont
consommées par jour, il faut remplacer les portions de viande par des subst ituts végétariens
de viande et ajouter quotidiennement des sources d’acides gras oméga -3.
Dans un régime ovo -végétarien prévoyant la consommation occasionnelle d’œufs, les
recommandations sont globalement les mêmes que celles d’une alimentation végétalien ne.
Seuls les apports en vitamine B 12 et en protéines sont susceptibles d’être légèrement
meilleurs que ceux d’une alimentation végétalienne stricte.
Principes nutritionnels et conseils pratiques en cas d’alimentation
végétalienne 28
En cas d’ alimentation végétalienne , dans laquelle tous les aliments d’origine animale sont
supprimés, il faut prendre toute une série de mesures pour minimiser le risque de carences
en nutriments critiques. Le principe est le suivant : lorsque l’on renonce à tous les aliments
d’origine animale, il faut veiller à élargir d’autant l’éventail des aliments végétaux
consommés. Pour compenser l’absence de viande, de poisson, de produits laitiers et d’œufs,
il convient donc de manger quotidiennement des légumineuses, des produits à bas e de soja,
des fruits à coque, des graines ainsi que des céréales complètes. En cas de suppression
d’autres aliments comme ceux contenant du gluten, ceux à base de soja ou les préparations
cuites (crudivorisme), les risques de carence sont encore plus élev és.
Une alimentation riche en aliments d’origine végétale présente souvent une densité calorique
plus faible, raison pour laquelle couvrir les besoins en énergie (calories) peut être difficile. Il
est important, surtout parce que la taille de l’estomac de s jeunes enfants est réduite,
d’intégrer à chaque repas des aliments riches en nutriments comme les purées de fruits à
coque, les graines, les légumineuses, les flocons de céréales, les huiles, les germes de blé
ou les flocons de levure 5,9.
Outre les catég ories d’aliments comme la viande, le poisson, les mollusques et les
crustacés, les produits laitiers et les œufs, il existe d’autres produits qui sont riches en
protéines : les produits à base de soja, les légumineuses, les fruits à coque, les graines et
les céréales complètes. Il faut cependant contrôler la liste des ingrédients des substituts de
viande à base de protéines de blé, d’épeautre, de petits pois et d’autres protéines végétales,
car plus cette liste est longue et difficile à comprendre, moins le produit est conseillé. Ces
substituts ne sont généralement pas adaptés jusqu’à l’âge d’un an du fait de leur teneur en
sel. Pour assurer une bonne qualité des protéines malgré l’absence de sources animales, il
faut veiller à combiner différents apports. L a combinaison d’acides aminés provenant de
9
céréales et de légumineuses ainsi que de graines est extrêmement intéressante et devrait
donc être intégrée quotidiennement dans les menus 29. L’alimentation infantile est particulière
car le tractus gastro -intesti nal des enfants est encore immature et leurs capacités de
digestion sont limitées. Les légumineuses pelées et bien cuites, la purée de fruits à coque et
de graines ainsi que les produits à base de soja sont des aliments précieux pour
l’alimentation des enf ants. Par ailleurs, on trouve aussi une grande diversité de produits
végétaliens pour remplacer le lait. Il faut savoir cependant que seules les boissons à base de
soja enrichies en calcium offrent à l’heure actuelle un profil nutritionnel comparable. Il
convient donc de les utiliser de préférence à d’autres substituts dans une alimentation
végétalienne.
La suppression des produits laitiers et de la viande implique l’intégration dans les menus
d’autres sources de calcium, zinc et fer . Il faut prévoir à chaq ue repas au moins un aliment
riche en calcium comme le brocoli, le chou -rave, les haricots verts, la scorsonère, le chou
frisé, la roquette, les figues, le cassis, les abricots, le tempeh, le tofu, les haricots blancs, le
sésame ou les amandes. Les boisson s végétales doivent être enrichies en calcium. De
même, les eaux minérales riches en calcium ( synthèse sous http://www.sge –
ssn.ch/media/Calcium_eaux -minerale.pdf ) peuvent contribuer largement à couvrir les
besoins . La consommation quotidienne de produits à base de soja, de légumineuses, de
céréales, de fruits à coque et de graines contribue à un apport suffisant en zinc et en fer. De
plus, certains légumes comme les petits pois, le br ocoli, les scorsonères, les chanterelles et
certains fruits comme les abricots, les dattes et la mangue fournissent du fer. Pour enrichir
naturellement les aliments en zinc, on peut y ajouter des flocons de levure ou des germes de
blé. Toutefois, comme l’a ssimilation de ces minéraux provenant de céréales et de
légumineuses est considérablement réduite par les phytates, les apports doivent être
augmentés. D’un autre côté, il est possible d’améliorer l’assimilation, soit par certains modes
de préparation comm e le trempage et la germination, qui permettent de réduire nettement la
teneur en phytates, soit par l’association de ces minéraux à de la vitamine C ou à d’autres
acides organiques (comme l’acide citrique).
Comme une grande partie de la riboflavine (vita mine B 2) apportée par une alimentation
non végétarienne est fournie par les produits laitiers, on peut partir de l’hypothèse qu’un
régime végétalien va entraîner une carence puisque ces apports sont supprimés.
Cependant, dans la pratique, une consommation accrue de fruits à coque, de graines, de
légumineuses et de céréales fournira suffisamment de riboflavine à un enfant en bas âge.
Lorsque les produits laitiers, les œufs et les poissons, qui sont des sources d’ iode , sont
éliminés, il est d’autant plus imp ortant d’utiliser du sel iodé (et fluoré). Le nourrisson reçoit
suffisamment d’iode pendant l’allaitement par le biais du lait maternel (à condition que la
mère en ait suffisamment), mais cet apport peut devenir critique entre l’âge de 6 mois à un
an du fa it de l’absence de sel dans les aliments de complément. De nombreux aliments de
complément enrichis en iode sont cependant disponibles dans le commerce et peuvent donc
aider à couvrir les besoins. Si les aliments de complément sont principalement préparés par
les parents, une supplémentation en iode peut être prescrite par un(e) pédiatre. Les algues
pourraient également contribuer à l’apport en iode, mais ils ne sont pas recommandés en
raison de leurs teneurs variables en iode et de leur contamination possi ble par des métaux
lourds.
Afin de couvrir les besoins en vitamines B12 et D , une supplémentation est indispensable.
10
Comme dans l’alimentation ovo -lacto -végétarienne, il faut, en cas de régime végétalien,
consommer tous les jours des sources végétales d’a cides gras oméga -3 et éviter les huiles
riches en acides gras oméga -6.
On trouvera dans le tableau 3 les recommandations à suivre pour assurer une alimentation
équilibrée (non végétarienne) aux enfants âgés de 2 à 3 ans, ainsi que des conseils
spécifiques supplémentaires à prendre en compte en cas d’alimentation végétalienne. Ce
tableau a pour vocation de servir de point de repère, mais ne peut en aucun cas remplacer
des conseils nutritionnels personnalisés puisqu’il faut tenir compte des préférences
indiv iduelles, des aversions et de chaque situation lors du choix des aliments.
Tableau 3 : Recommandations nutritionnelles pour un enfant âgé de 2 à 3 ans et
compléments en cas d’alimentation végétalienne
Recommandations
générales*
Recommandations supplément aires en cas
d’alimentation végétalienne
Boissons 7 dl de boisson non
sucrée par jour
Privilégier l’eau du robinet ou les eaux
minérales riches en calcium (> 300 mg de
calcium/litre).
En cas d’alimentation incluant une teneur
élevée en fibres alimentaires (produits
complets, légumineuses, etc.), veiller à un
apport suffisant en liquides.
Fruits et légumes 3 portions de légumes
et 2 portions de fruits
par jour
Veiller à une diversité suffisante (p. ex. sortes
et couleurs variées).
Si possible, un légume vert foncé tous les jours
(p. ex. brocoli, petits pois).
Mélanger des aliments riches en fer (p. ex.
céréales complètes, légumineuses, produits à
base de soja) avec des fruits ou légumes
riches en vitamine C (p. ex. poivrons, brocolis,
agrumes).
Aliments farineux
(p. ex. produits
céréaliers, pommes
de terre)
3 à 4 portions par jour.
Privilégier les produits à
base de céréales
complètes.
Veiller à assurer une diversité suffisante.
Aliments riches en
protéines
3 à 4 portions par jour
de lait ou de produits
laitiers, auxquelles on
ajoutera 1 portion de
viande, poisson, œufs,
tofu, Quorn, seitan, et
autres aliments riches
en protéines
Remplacez les produits laitiers, la viande, le
poisson et les œufs par des produits à base de
soja (p. ex. boisson à base de so ja ou yogourt
enrichi en calcium, tofu haché), pois chiches,
lentilles et autres sources de protéines
végétales.
Veiller à assurer une diversité suffisante.
En plus des produits à base de soja (enrichis
en calcium), d’autres sources sont nécessaires
pour c ouvrir les besoins en calcium, comme les
légumes ou les eaux riches en calcium et les
aliments enrichis.
Fruits à coque et
graines
1 cuillère à café par jour
de fruits à coque et/ou
Des quantités plus importantes sont
souhaitables.
Veiller à assurer une diversité suffisante.
11
de graines non salées
sous forme de poudre
ou de purée
Huiles et graisses 3 cuillères à café par
jour d’huile végétale de
qualité.
Du beurre, de la
margarine, de la crème,
etc. peuvent également
être utilisés, mais avec
parcimonie (env. 1
cuillère à café).
Privilégier les huiles végétales à haute teneur
en acide alpha -linolénique (acide gras oméga –
3) comme l’huile de lin, de cameline, de noix ou
de colza.
Aliments sucrés et
salés
Au maximum 1 portion
par jour
Autres aliments Ajouts possibles :
Germes de blé
Flocons de levure
Aliments enrichis (p. ex. jus de fruits enrichis
en calcium, sans sucres ajoutés)
Supplémentations Sel iodé et fluoré
Vitamine D
Ajouter en plus tous les jours de la vitamine B 12 et
d’autres nutriments au besoin.
*Des recommandations concrètes sur les tailles des portions sont fournies dans la feuille d’information
« L’alimentation des enfants » de la Société suisse de nutrition (SSN). Elle peut être téléchargée gratuitement
sous http://www.sge -ssn.ch/documentation .
Une supplémentation nécessaire
Ajouter des suppléments nutritionnels à l’alimentation d’un nourrisson ou d’un enfant en bas
âge n’est pas simple. Il est fréquent qu’il n’exi ste pas de formes galéniques et de dosages
adaptés à cette classe d’âge. Lorsqu’un supplément en micronutriments n’est pas disponible
comme médicament et qu’il n’est donc pas contrôlé par l’Institut suisse des produits
thérapeutiques Swissmedic, il faut al ors opter pour un complément alimentaire. Dans ce cas,
on choisira dans l’idéal un produit suisse ou européen qui est soumis aux mêmes normes en
matière de contrôle (cf. ordonnance du DFI sur les compléments alimentaires), mais pas à la
même réglementation que les médicaments (Swissmedic). Il est recommandé de choisir une
supplémentation aussi simple que possible, ne contenant que peu, voire très peu
d’ingrédients. En cas de produits commandés sur internet en particulier, la qualité des
préparations peut êt re défectueuse et il est essentiel de contrôler soigneusement leur
provenance ainsi que de la liste de leurs ingrédients.
Pour les nourrissons de moins de 4 mois révolus, il faut opter pour un produit sans gluten et
sans fructose.
Le tableau 4 récapitule l es dosages et présente une sélection de produits aptes à assurer
une supplémentation en micronutriments chez les nourrissons et les enfants en bas âge. À
noter : les valeurs de référence recommandées sont des valeurs indicatives qui s’appliquent
à des enfa nts en bonne santé et sans carence préalable. En cas de carences, des
12
supplémentations à des doses significativement plus élevées devront être prescrites de
façon individuelle.
Tableau 4 : Sélection de suppléments disponibles en Suisse
Micronutriment Va leurs de référence pour l’apport en
nutriments
Produits disponibles I
Vitamine B12
(cobalamine) II
De 0 à 4 mois 0,5 µg/jour
De 4 à 12 mois 1,4 µg/jour
De 1 à 4 ans 1,5 µg/jour
À noter qu’il n’y a pas de consensus
actuellement sur la dose de supplémentation
en vitamine B 12 requise pour couvrir les
besoins en cas d’alimentation végétalienne.
Valeurs indicatives : 2 x 1 µg par jour ou 1 x
5 µg par jour à partir de la période de
diversification et jusqu’à 3 ans.
• Vitamine B12 en spra y
(EnergyBalance) : 1
pulvérisation contient 3 µg
• Vitamine B12 en gouttes
(Evolution) : 1 gtt contient
100 µg
• Vitamine B12 en gouttes
(Bjökovit) : 1 gtt contient 50 µg
• Floradix Fer plus B 12 (Salus) :
15 ml contiennent 5 µg de
vitamine B12, 14 mg de f er (plus
un complexe de vitamines B et
de la vitamine C)
• (Les données disponibles
concernant la prise par spray
nasal ou par dentifrice sont
encore trop lacunaires en ce qui
concerne la fiabilité de
l’assimilation)
Vitamine D
(cholécalciférol) III
400 UI jusqu’à l’âge d’un an
600 UI de 2 à 3 ans
• Vi -De 3 gouttes (W ild) : 1 gtt
contient 100 UI (non végétalien)
• Dibase 10000 UI (Gebro
Pharma) : 1 gtt contient 200 UI
(végétalien)
• Vitamine D3 (Chrisana): 1 gtt
contient 800 UI
• Vitamine D3 (Bjökovit) : 1 gtt
contient 800 UI
• etc.
Acides gras
oméga -3 (EPA et
DHA) II
0,5 % des besoins énergétiques
(100 mg/jour)
• Huile de lin bio enrichie en
DHA et EPA (20 ml contiennent
200 mg de DHA et 100 mg
d’EPA)
• Omega -3 Vegan Swiss plus
Algen -Öl (5 ml contiennent
13
11 76 mg de DHA et 714 mg de
EPA)
• etc.
Iode III De 0 à 12 mois 90 µg/jour
De 1 à 4 ans 90 µg/jour
• Kelp Iode (A. Vogel) : 1 compr
contient 50 µg
• etc.
Fer II De 0 à 4 mois 0,5 mg/jour
De 4 à 12 mois 8 mg/jour
De 1 à 4 ans 8 mg/jour
• Aktiferrin gouttes (Mepha) : 1
gtt contient 0,76 mg de Fe(II)
• Maltofer gouttes (Vifor) : 1 gtt
contient 2,5 mg de Fe(III)
• etc.
Zinc II De 0 à 4 mois 1,5 mg/jour
De 4 à 12 mois 2,5 mg/jour
De 1 à 4 ans 3 mg/jo ur
• Zink Biomed comprimés
pelliculés : 1 compr contient
20 mg
• Unizink ampoules, sol. inj. :
par voie orale (30 mg/10 ml)
• etc.
I Les compléments alimentaires étant soumis à des adaptations continues sur le marché, le prescripteur doit
vérifier au c as par cas le dosage et les composants de chaque produit. Les exemples fournis ici sont une
sélection de produits disponibles en Suisse sous forme de médicaments ou qui sont fréquemment utilisés par les
végétaliens. D’autres produits peuvent être ajoutés à cette liste à tout moment par les personnes intéressées
(contact : auteurs via le secrétariat de la Société suisse de pédiatrie).
II Source : Valeurs de référence DACH, sous http://www.sge -ssn.ch/fr/science -et-recherche/denrees -alimentaires –
et-nutriments/ recommandations -nutritionnelles/valeurs -de-reference -dach/
III Source : Recommandations suisses, sous http://www.sge -ssn.ch/fr/science -et-recherche/denrees -alimentaires –
et-nutriments/recommandations -nutritionnelles/recommandations -osav/
Alimentation végétalienne pour nourrissons
En cas d’alimentation végétalienne, il est recommandé de nourrir le nourrisson durant la
première année avec du lait maternel, comme n’importe quel autre bébé. Si l’allaitement
n’est pas possible, il faut alors utiliser une pr éparation pour nourrissons à base de protéines
de soja 4. Les boissons végétales ne sont pas adaptées à l’alimentation des nourrissons car
elles ne peuvent pas couvrir leurs besoins en nutriments. La Commission fédérale de
l’alimentation de la SSP déconseil le aussi de préparer soi -même les aliments liquides du
nourrisson du fait des risques de contamination et d’apports énergétiques et nutritionnels
insuffisants. Comme dans l’alimentation non végétarienne, il est recommandé d’introduire
des aliments de compl ément au plus tôt au début du 5 e mois (à 17 semaines) et au plus tard
au début du 7 e mois (à 26 semaines).
14
Recommandations pour les mères végétaliennes qui allaitent
Dès la grossesse, des contrôles réguliers et des supplémentations en nutriments sont
recommandés pour les femmes végétaliennes 1. Les carences alimentaires de la mère
peuvent compromettre le bon développement du fœtus et du nourrisson allaité. Pendant la
phase d’allaitement, les besoins de la mère végétalienne en certains nutriments étant
accrus, il est absolument nécessaire qu’elle consulte un médecin et un(e) diététicien(ne)
qualifié(e) et reconnu(e) pour demander des conseils personnalisés. Le lait maternel est une
source fiable de vitamine B 12 pour le bébé si le taux de la mère est suffi sant. L’apport
quotidien de vitamine B 12 pendant l’allaitement est estimé à 5,5 µg/jour. Toutefois, en cas de
supplémentation, la dose doit être d’au moins 50 µg une fois par jour.
La consommation de protéines de la mère qui allaite doit être accrue pour atteindre 1,2 g/kg
de poids corporel/jour et il faut surveiller que son alimentation ne crée pas de carences,
notamment en ce qui concerne les micronutriments suivants : acides gras oméga -3, fer, zinc,
iode et calcium.
Concernant les acides gras oméga -3, pour parvenir à la dose minimale de 200 mg d’acide
docosahexaénoïque (DHA) par jour, on peut opter pour diverses huiles enrichies en huile de
microalgues ou des suppléments végétaliens. L’apport de calcium d’une mère allaitante doit
être de 1000 mg par jou r. Une supplémentation quotidienne en vitamine D, de 600 UI, est
également recommandée. L’utilisation de sel iodé et fluoré est aussi conseillée pour couvrir
les besoins en iode de 250 µg/jour pendant la période d’allaitement 30, sachant que 5 g de sel
enri chi contient 125 µg d’iode.
Chapitre 5 : Exemples de mise en pratique des recommandations
Jusqu’à l’âge d’un an
Il est en général recommandé d’ajouter de la viande à l’alimentation du nourrisson dès la
première phase de la diversification afin d’assurer les apports en fer. Cette démarche est
d’autant plus importante que les réserves en fer du nourrisson sont presque épuisées vers
l’âge de six mois. Sans compter que ses besoins augmentent à partir de cet âge -là.
Si l’enfant a une alimentation végétalienne, il faut s’assurer que les apports en fer provenant
d’aliments végétaux (céréales complètes, purée de fruits à coque, légumineuses) sont
suffisants. Les aliments riches en fer doivent toujours être combinés à des aliments riches en
vitamine C (comme les fr uits) pour améliorer l’absorption du fer provenant des aliments
végétaux.
Les aliments de complément peuvent prendre la forme de bouillies et/ou d’aliments à
manger avec les doigts. S’il s’agit d’une bouillie, on peut remplacer la bouillie de légumes,
pomm es de terre et viande par une bouillie de légumes, pommes de terre et céréales, ces
dernières devant alors, de préférence, être complètes (p. ex. flocons d’avoine ou de millet).
Comme indiqué ci -dessus, il faut y ajouter des fruits pour améliorer l’absorpt ion du fer
provenant des céréales et des légumes. On enrichira également le repas en lui ajoutant un
peu de purée de fruits à coque ou des fruits à coque finement broyés, pour apporter d’autres
nutriments essentiels.
Recette de bouillie végétalienne aux l égumes, pommes de terre et céréales
15
100 g de légumes Lavez, parez, coupez en morceaux et
faites cuire dans un volume d’eau
réduit.
50 g de pommes de terre
10 g de céréales complètes (p. ex. flocons
d’avoine ou de millet)
Ajoutez à la préparation et faites cuire.
30 g de jus ou de purée de fruits Versez le jus et mixez le tout. Ajoutez
un peu d’eau au besoin.
10 g de purée de fruits à coque ou de fruits à
coque finement moulus
Incorporez à la préparation.
8 g d’huile de colza
Les quantités indiquées ci -dessus s’appliquent à partir du 5 e ou du 6 e mois. Elles peuvent
être adaptées au fur et à mesure que le nourrisson grandit et que son appétit augmente. Il
faut cependant veiller à respecter les proportions des différents aliments.
Des informa tions générales supplémentaires destinées aux parents concernant l’introduction
de la diversification de l’alimentation sont disponibles sous http://www.sge –
ssn.ch/documentation et sous www.https://bonappetitlespetits.ch .
De l’âge de deux à trois ans
Le chapitre 4 a été consacré aux recommandations en cas d’alimentation végétarienne et
végétalienne. Le tableau 5 qui suit présente un exemple de menus quot idiens illustrant dans
la pratique comment les recommandations spécifiques peuvent être appliquées en cas
d’alimentation végétalienne.
Tableau 5 : Exemples de menus pour une journée en cas d’alimentation végétalienne chez
les enfants âgés de 2 à 3 ans
Ex emples
Déjeuner Muesli fait maison :
– Flocons d’avoine et/ou autres flocons
– Fruits à coque, graines broyées (p. ex. noisettes, graines de lin)
– Germes de blé
– Fruits frais et raisins secs
– Boisson à base de soja enrichie en calcium
Infusion de plantes ou de fruits, non sucrée
Dix heures Fruits, év. complétés par un yogourt au soja (selon la faim)
Eau du robinet ou eau minérale riche en calcium (> 300 mg de calcium/litre)
Repas de midi Curry de lentilles et légumes :
– Divers légumes et champignons
– Lentilles corail
– Pommes de terre
– Fruits à coque, graines (broyés)
– Huile de colza
Dessert : glace végétalienne
16
Eau du robinet ou eau minérale riche en calcium avec tranches de citron
Quatre heures Bâtons de légumes à grignoter (p. ex. concombre, carotte, poivron)
Selon l’appétit : ajouter du pain complet et une purée de fruits à coque
Eau du robinet ou eau minérale riche en calcium
Repas du soir Spaghetti bolognaise végétaliens :
– Spaghetti à la farine complète
– Sauce tomate
– Granules de soja
– Flocons de levure
Salade avec vinaigrette à l’huile de noix (au lieu de la salade, on peut ajouter
1 cuillère à café d’huile de noix sur les spaghettis cuits)
Eau du robinet ou eau minérale riche en calcium
En plus : Sel iodé et fluoré
Vitamine B 12, vitamine D et autres s upplémentations de nutriments au besoin
Chapitre 6 : Analyses requises en laboratoire et interprétation des
résultats
Il n’existe aucun consensus international sur les examens recommandés à faire en
laboratoire pour les personnes en bonne santé ayant une alimentation végétalienne. Les
exemples qui suivent peuvent être utilisés comme aide à la décision concernant une
surve illance de l’état de santé, en complément d’une anamnèse alimentaire détaillée. En cas
de situation à risque ou d’anomalie dans les résultats des analyses, d’autres examens ciblés
doivent être réalisés.
Si l’alimentation de la mère couvre les besoins en n utriments et inclut des supplémentations
pendant la grossesse et l’allaitement, la première analyse doit être effectuée chez le
nourrisson au début de la diversification [entre le début du 5 e mois (à 17 semaines) et le
début du 7 e mois au plus tard (à 26 s emaines)], puis à l’âge de 12 mois. Des analyses en
laboratoire doivent être effectuées chez l’enfant une à deux fois par an si les apports en
nutriments sont suffisants et il faudra, si nécessaire, adapter le choix des aliments et la
supplémentation. Si l ’enfant a une alimentation végétalienne, le médecin de famille et le/la
pédiatre peuvent prescrire les analyses qui suivent ( tableau 6).
En cas d’alimentation végétarienne, une NFS (indices érythrocytaires compris) et le taux de
fer (ferritine et CRP) suff isent si l’évaluation nutritionnelle complète montre que la variété des
aliments est à même de couvrir les besoins en nutriments.
Tableau 6 : Analyses à faire chez un enfant végétalien
Nutriment à
contrôler
Biomarqueurs en
laboratoire
Commentaire Valeur s normales de
référence
17
Fer NFS Analyses complètes (Hb, taux
compris, leucocytes,
thrombocytes).
Tenir compte des
valeurs de référence
selon l’âge
Ferritine À déterminer en même temps la
CRP comme protéine de phase
aiguë. En cas d’inflammation,
déterminer la saturation de la
transferrine.
De 6 mois à 15 ans : 10
– 140 µg/l
Vitamine B12 Holotranscobalamine II
(holoTC II)
Cobalamine biologiquement active.
À déterminer en combinaison avec
l’acide méthylmalonique (AMM)
dans les urines.
> 35 pmol/l
Acide
méhtylmalonique (spot
urinaire)
L’AMM reflète le métabolisme de la
vitamine B12 ; des valeurs accrues
indiquent une carence en
vitamine B12.
< 3,6 mmol d’AMM par
mol de créatinine
Protéine Albumine, urée Marqueurs de malnutrition,
métabolisme protéique
Albumine : 30 – 54 g/l
Urée : 1,8 – 6 mmol/l
Vitamine D,
métabolisme
phosphocalcique
Vitamine D (25 -OH
cholécalciférol)
Aucune analyse de routine en cas
de supplémentation selon la
recommandation suisse et en
l’absence de facteurs de risque
supplémentaires de carence.
> 75 nmol/l : taux
optimal ;
de 50 à 74 nmol/l : taux
suffisant ;
de 25 à 50 nmol/l : taux
insuffisant ; < 25 nmol/l :
carence sévère
Calcium, phosphate,
créatinine (sériques)
Calcium, phosphate,
créatinine (dans
l’urine)
Détermination en cas de
symptômes cliniques de
rachitisme, d’une carence en
vitamine D ou d’apports
insuffisants en calcium ou en
vitamine D.
Phosphatases alc. Augmentation : not. marqueur du
métabolisme osseux.
Diminution : not. marqueur d’une
carence en zinc.
Tenir compte des
valeurs de référence
selon l’âge
Iode TSH Dépistage d’une anomalie de
fonctionnement de la thyroïde et
marqueur indirect d’une carence
en iode. Si la TSH n’est pas
normale : déterminer la FT3 et la
FT4.
0,6 – 4,9 mU/l
Iode (spot urinaire) L’iodurie est sujette à des
fluctuations quotidiennes. Mesure
uniquement en cas de suspicion
justifiée de carence en iode.
Absorption d’iode
insuffisante : <99 µg/l
Absorption d’iode
suffisante : de 100 à
200 µg/l
Absorption d’iode
suffisante pour les
femmes enceintes : de
150 à 250 µg/l
Zinc Zinc (sérique) 11 – 18 µmol/l
18
Chapitre 7 : Conclusions, prise de position et recommandations en
matière d’alimentation végétarienne et végétalienne des
nourrissons et enfants en bas âge
Devant la multiplication du nombre de personnes végétariennes et végétaliennes, les
professionnels qui conseillent les familles et soig nent leurs nourrissons et leurs enfants sont
eux aussi de plus en plus souvent confrontés à des problématiques liées à ces formes
d’alimentation. Le mode d’alimentation recommandé pour les nourrissons et les enfants est
celui qui n’exclut aucun aliment, qu i repose sur le principe d’une alimentation diversifiée
optimisée. Si un régime végétarien réfléchi ne comporte généralement pas de grosses
difficultés pour les nourrissons et les jeunes enfants, une alimentation végétalienne doit par
contre faire l’objet d’une bonne planification et inclure des supplémentations et des analyses
pour pouvoir prévenir le risque de carences nutritionnelles potentiellement graves chez les
enfants. Le suivi d’un tel mode d’alimentation exige de la part des personnes qui encadren t
les familles des connaissances approfondies en matière de nutrition. Les principaux points à
prendre en compte sont résumés ci -après.
D’une manière générale il faut :
veiller à avoir une alimentation variée et équilibrée
en cas d’alimentation végétalie nne, prévoir un accompagnement par un(e) diététicien(ne)
qualifié(e) et un(e) pédiatre ou un(e) interniste généraliste expérimenté(e) dans la prise en
charge des enfants
explorer les motivations des parents et aborder les sources d’informations
effectuer une anamnèse nutritionnelle, analyser le journal de bord nutritionnel sur 3 jours et
contrôler régulièrement les taux des nutriments critiques (analyses en laboratoire)
aborder le sujet des supplémentations
Nourrissons
allaités : analyses en laboratoire de la mère
et supplémentation en vitamine B 12 si elle
est végétalienne
nourris aux préparations pour nourrissons:
préparation adaptée à base de protéines de
soja
Alimentation complémentaire (introduction
entre le début du 5 e mois et le début du 7 e mois
au plus tard) :
lait maternel ou préparation pour
nourrissons à base de protéines de soja
jusqu’à l’âge de 12 mois au moins
veiller à ce que l’alimentation
complémentaire soit assez calorique et la
supplémenter avec des huiles riches en ALA
ajouter év. une supplémentation en fer
Enfants en bas âge et enfants
surveiller les apports énergétiques
(percentiles)
limiter les aliments crus chez les enfants en
bas âge (d igestibilité et densité calorique
plus faibles)
faire attention au risque d’étouffement
(broyer les fruits à coque, p. ex.)
évaluer les micronutriments critiques (fer,
calcium, iode, zinc, acides gras oméga -3)
ajouter une supplémentation fixe en
vitamine B12
prévoir une supplémentation fixe en
vitamine D jusqu’à l’âge de 3 ans (selon la
recommandation générale)
discuter de contrôles réguliers en laboratoire
19
(notamment chez les nourrissons allaités
après introduction de la diversification)
évaluer les apports en iode
supplémentation en vitamines K et D (selon
la recommandation générale)
ajouter une supplémentation en vitamine B 12
lors de l’introduction de la diversification
analyses en laboratoire pour contrôler les
taux des micronutriments critiques
Assistance technique
Commission de nutrition de la Société Suisse de Pédiatrie
Commission scientifique de Promotion allaitement maternel Suisse
Kinderärzte Schweiz: Association professionnelle de la pédiatrie ambulatoire
Projet Miapas : promotion de la santé des enfants en bas âge
Association suisse des consultations parents -enfants
Fédération suisse des sages -femmes
Centre universitaire de médecine générale et santé publique - Unisanté, Lausanne
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Informations complémentaires
Correspondance:
Auteurs
Dr. med. Pascal Müller , Ostschweizer Kinderspital, St. Gallen Karolin Rose , Hiltl Akademie, Zürich / Spital Männedorf Angelika Hayer , Schweizerische Gesellschaft für Ernährung SGE, Bern Dr. med. Laetitia-Marie Petit , Unité de Gastroentérologie, Hépatologie et Nutrition pédiatriques, Hôpital Universitaire de Genève (HUG), Genf Dr. med. Josef Laimbacher , Ostschweizer Kinderspital, St. Gallen