Les médecins-assistants des cliniques pédiatriques ont été invités à s’exprimer, dans une enquête de l’ASEPA (Association suisse pour l’échographie en pédiatrie ambulatoire, section pédiatrie de la Société Suisse d’Ultrasons en Médecine SSUM), sur l’échographie pendant leur formation postgraduée. 56 médecins-assistants de six cliniques de Suisse alémanique (Aarau, Baden, Bâle, Lucerne, Winterthur et Zurich) ont participé à l’enquête. Les questions permettaient plusieurs réponses et des commentaires spontanés.
Résultats
Alors que la majorité s’intéresse à l’échographie, seulement une petite minorité (7%) a la possibilité d’échographier sous supervision et d’acquérir ainsi de l’expérience dans ce domaine.
Les raisons avancées sont l’absence de formation en échographie (52%), l’absence de supervision (53%) et l’impossibilité d’accéder à un appareil échographique (41%). Pour un nombre moindre (16%) l’investissement en temps s’avère trop important au quotidien hospitalier.
Les cours en échographie pédiatrique rencontrent un grand intérêt (94%) mais ne sont suivis que par une minorité des participants à l’enquête (19%). Différentes raisons pour la non-participation à ces cours ont été mentionnées : l’impossibilité d’appliquer les contenus des cours (34%), l’absence d’offres de cours (21%), un investissement financier (16%) et en temps (18%) trop important.
Deux bons tiers des participants s’intéressent à une rotation dans un service de radiologie avec formation en échographie (68%). À cause de l’offre insuffisante seuls deux participants à l’enquête ont suivi ou planifié concrètement une telle formation.
Conclusion
Même en considérant qu’on participe plus facilement à l’enquête lorsqu’on est intéressé par l’échographie, les réponses donnent une image très claire : la motivation tangible pour l’échographie se heurte à des obstacles considérables. Le souhait d’une formation en échographie pédiatrique, y compris de pouvoir échographier sous supervision dans une clinique pédiatrique, a été formulé dans de nombreux commentaires spontanés. Les médecins-assistants estiment qu’il y a urgence d’agir notamment pour la mise en pratique clinique au quotidien, la possibilité d’échographier sous supervision et concernant les places de rotation en radiologie.
Les commentaires spontanés révèlent aussi de la frustration : par rapport aux internistes ou p.ex. aux collègues allemands, pour les médecins-assistants en pédiatrie la formation en échographie n’est possible en Suisse que dans des conditions difficiles. Avec la nouvelle offre des cours POCUS, l’ASEPA pourra contribuer à la formation dans ce domaine. L’échographie selon les critères POCUS notamment se prête bien à la formation de superviseur pour les chefs de clinique intéressés et à faciliter aux médecins assistants l’accès à l’échographie.