Lentement, notre travail se normalise après Covid 19 :
Les pénuries de médicaments deviennent la norme. Les exigences de nos patient-e-s et de leurs proches restent élevées. Les services d’urgence sont entre autres surchargés pour cette raison. La pénurie de pédiatres et ses conséquences ne s’améliorent pas. Les problèmes psychiques et le manque de places de thérapie psychothérapeutique nous préoccupent également. L’effet de l’expérience de l’éducation par les smartphones et autres appareils électroniques se déploie.
Il est compréhensible que nos membres se demandent ce que fait pédiatrie suisse ? Ci-dessous, une sélection des endroits où nous sommes actifs et de quelle manière :
Il est réjouissant de constater que ces dernières années, plus de 130 pédiatres ont pu passer l’examen de spécialiste chez nous. Cette année, nous avons même enregistré un nouveau record avec 152 inscriptions. Malgré cette tendance à la hausse, les besoins ne sont malheureusement pas encore couverts. Je remercie ici la commission de formation postgraduée et la commission d’examen pour leur travail. Outre l’examen de spécialiste, j’aimerais mentionner en particulier les EPA, qui sont actuellement en cours d’élaboration et qui vont changer notre manière de suivre la formation postgraduée et aussi la formation continue. Par ailleurs, nous encourageons l’assistanat au cabinet médical, entre autres pour créer davantage de places de formation.
Mais il existe d’autres commissions et groupes de travail dans lesquels de nombreux-se collègues s’engagent et qui sont essentiels au bon fonctionnement de la pédiatrie. J’espère que vous aurez le temps de lire leurs rapports annuels, qui sont tous publiés sur notre site Internet dans la rubrique News. Au cours de l’année, nous avons créé trois nouvelles commissions afin de réviser et d’actualiser ce qui existait déjà dans les domaines des courbes de croissance, des checklists pour les examens de prévention et du congrès.
Mais nos membres font aussi beaucoup de bon travail dans les sociétés qui nous sont affiliées ou dans les organes supérieurs. C’est ainsi que nous pouvons par exemple vacciner nos patient-e-s contre un nombre croissant de maladies (rota, méningite B, bientôt VRS), que les directives internationales reçoivent un apport suisse et que les projets de la Confédération comme la loi sur les épidémies reçoivent un apport pédiatrique, etc. Coordonner tout cela et identifier les domaines où nous, pédiatres, sommes nécessaires est un travail de Sisyphe. Nous sommes heureux de recevoir toute information de votre part, si vous remarquez que notre engagement est encore nécessaire quelque part. Le mieux est de nous suggérer qui nous pourrions déléguer…
Avec Médecins de famille et de l’enfance Suisse mfe, la FMH et l’intergroupe parlementaire Médecine pédiatrique, nous avons présenté diverses prises de position dans le cadre de procédures de consultation et tenté, par des entretiens ou des lettres, de conseiller les parlementaires avant qu’ils ne prennent leurs décisions.
Notre groupe de travail Choosing Wisely a publié la deuxième liste après une évaluation minutieuse et largement soutenue et l’a publiée en février.
La plate-forme de formation postgraduée et continue « formation pédiatrie » est de plus en plus remplie et très utilisée. Les membres peuvent y suivre gratuitement des formations continues par e-learning et acquérir ainsi des crédits, consulter les guidelines basées sur les évidences de nos spécialités et apprendre ou réviser les connaissances de base dans les essentials.
Comme nous l’avons déjà annoncé à plusieurs reprises, les courbes de croissance nationales doivent être complétées par des données de la Suisse romande et du Tessin, en collaboration avec le centre d’endocrinologie pédiatrique de Zurich PEZZ, sur la base de leur étude de 2019, dans un souci de cohérence. Les données ayant déjà été recueillies au Tessin, nous sommes actuellement en train de les collecter en Suisse romande. Nous remercions ici chaleureusement tous les collègues impliqués pour leur engagement.
En ce qui concerne la pénurie de pédiatres, Claudia Kühni prévoit de mener une enquête, notamment du point de vue des parents de patient-e-s, afin de la quantifier. Nous espérons obtenir les premiers résultats lors de l’assemblée générale 2025. Avec mfe, SSAIM, CMPR, JHaS et les instituts de médecine de famille, nous essayons de remédier à cette situation avec le Masterplan « Promotion de la relève ». Avec le groupe parlementaire, nous essayons également d’obtenir des améliorations par divers moyens.
Rien de nouveau pour le Tardoc. Le changement de conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider conduit malheureusement à une introduction encore plus tardive du nouveau tarif. L’idée qui prévaut à l’OFSP est que le Tardoc doit attendre que les forfaits ambulatoires puissent également être approuvés. Mais nous avons quand même du pain sur la planche, comme par exemple lutter contre l’initiative pour un frein aux coûts.
En ce qui concerne les pénuries de médicaments, nous collaborons avec les HUG et pharmaGenève, leTableau des ruptures | Pharmacie (hug.ch) est régulièrement mis à jour, recense les médicaments manquants et propose des alternatives. Avec l’intergroupe parlementaire Médecine pédiatrique, nous essayons de trouver des moyens de faciliter l’importation ou l’autorisation de médicaments et de galéniques importants en Suisse.
Ceux qui pensaient qu’il suffisait d’accepter l’initiative Enfants sans tabac se sont trompés. La mise en œuvre envisagée par le Parlement dans la loi ressemble plutôt à une loi de protection de la publicité.
Comme on le craignait, la guerre se poursuit en Ukraine. Il faut craindre un succès russe qui pourrait déclencher une vague de réfugiés qui éclipserait tout ce qui s’est passé jusqu’à présent. L’aide sur place, comme le font beaucoup de nos collègues, reste donc nécessaire. Malheureusement, il y a beaucoup d’autres endroits en crise dans le monde qui amènent des personnes désespérées chez nous.
Cette sélection de thèmes doit montrer la diversité des tâches et des activités de pédiatrie suisse et l’importance de l’engagement de nos membres pour aborder tous ces sujets.
Philipp Jenny
Président pédiatrie suisse