Au regard du titre, le risque pourrait être d’envisager les violences à l’adolescence conformément à une certaine con ception populaire, selon laquelle la victime de maltraitance dans l’enfance devient à nouveau maltraitant à son tour. Ou encore une conception selon laquelle la justification de la violence adressée à l’autre ne serait que la répétition de la violence subie. Une telle conception ignore la complexité de la vie psychique qui, si elle répète, le fait dans un certain projet. Dans ce contexte, une vision linéaire et causaliste est vaine, puisque les faits déjouent les conceptions classiques de la répétition de la violence: ainsi, si une large part des sujets auteurs de violences ont été, dans le temps de l’enfance et/ou de l‘adolescence, victimes de violence (par exemple1)), la proposition inverse ne peut être vérifiée, selon laquelle les victimes de violence deviendraient nécessairement violentes … Il s’agit ici de proposer des clés de compréhension sur la dynamique de répétition qui émerge au cœur de certaines histoires familiales, et de soumettre à la réflexion des modèles pour penser l’articulation des enjeux de la violence subie et de la violence adressée.
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La violence à l’adolescence, nouvelle scène
des mauvais traitements dans l’enfance?
Pascal Roman 1)
1) Professeur de Psychologie clinique, psychopatho –
logie et psychanalyse; Laboratoire LARPsyDIS –
Institut de Psychologie; Faculté des Sciences So –
ciales et Politiques; Université de Lausanne
(Suisse)
Psychologue – psychothérapeute; Ser vice de Mé –
decine et de Psychiatrie; Pénitentiaire (SMPP);
Département de psychiatrie, CHUV, Lausanne
(Suisse)
Introduction
Au regard du titre, le risque pourrait être
d’envisager les violences à l’adolescence con –
formément à une certaine con ception popu-
laire , selon laquelle la victime de maltraitance
dans l’enfance devient à nouveau maltraitant
à son tour. Ou encore une conception selon
laquelle la justification de la violence adres –
sée à l’autre ne serait que la répétition de la
violence subie.
Une telle conception ignore la complexité de
la vie psychique qui, si elle répète, le f ait dans
un certain projet. Dans ce contexte, une vi –
sion linéaire et causaliste est vaine, puisque
les faits déjouent les conceptions classiques
de la répétition de la violence: ainsi, si une
lar ge par t des sujet s auteur s de v iolences ont
été, dans le temps de l’enfance et/ou de
l‘adolescence, victimes de violence (par
exemple
1)) , la pr op osition inver se ne p eut êtr e
vérifiée, selon laquelle les victimes de vio –
lence deviendraient nécessairement vio-
lentes …
Il s’agit ici de proposer des clés de compré –
hension sur la dynamique de répétition qui
émerge au cœur de certaines histoires fami –
liales, et de soumettre à la réflexion des mo –
dèles pour penser l’articulation des enjeux de
la violence subie et de la violence adressée.
Un détour par le traumatisme
psychique
Pour définir le traumatisme, il est nécessaire
de distinguer événement traumatique (la si –
tuation de violence subie ou rencontrée), et vécu traumatique (le traumatisme psychique).
Si un certain nombre d’évènements peuvent
être qualifiés de «traumatiques», leur retentis
–
sement dépend de la capacité de la vie psy –
chique à accueillir le traumatisme et à le
traiter. On peut rappeler que dans la concep –
tion psychanalytique du traumatisme psy –
chique, deux aspects sont à considérer:
1) Le traumatisme psychique requiert deux
ingrédients : l’expérience traumatique,
caractérisée par un trop -plein d’excita –
tion que la v ie psychique du sujet ne p eut
pas traiter, et le sentiment d’une absence
de recours ; en d’autres termes, le trau –
matisme consis te dans une double ex p é –
rience:
• une situation qui fait violence à la vie
psychique comme des mauvais traite –
ments, des violences physiques ou
sexuelles, des négligences, des inadé –
quations, des absences ou des aban –
dons, ce que Janin
2) nomme «noyau
chaud du traumatisme»
• et l’expérience de ne pas avoir pu
compter, dans son environnement, sur
un adulte secourable; selon la formu –
lation de Winnicott
3): «là où quelque
chose aurait du se passer pour l’en –
fant, c’est le rien dont il a fait l’expé –
rience», situation qui fait éprouver,
sans pouvoir le traduire dans le lan –
gage, une «crainte de l’effondrement»…
ce que Janin
3) nomme «noyau froid du
traumatisme».
2) Le traumatisme psychique, pour se
constituer dans sa dimension délétère,
se constitue à partir de deux temps: le
premier temps, celui du vécu trauma –
tique à proprement parler, situé dans la
période de l’enfance et bien souvent
maintenu dans un lieu hors-psyché (par
l’intervention du clivage), et le second
temps ( l’après – coup ) , situé à l’adoles –
cence ou à l’âge adulte, temps de la
sexualisation du traumatisme, temps où
le tr aumatisme pr end sens dans l ’é cono –
mie psychique génitale.
Trois modèles de la répétition
de la violence
Trois modèles, qui correspondent à des
angles de vue spécifiques et complémen –
taires, peuvent être identifiés pour donner
sens aux phénomènes de répétition de la
violence subie à la violence agie:
• Le modèle de l’identification à l’agres –
seur
5 ) , 6 ) : l’enfant victime, pour survivre à la
catastrophe traumatique, développe une
«identification à l’agresseur», seule voie
p our conser ver un lien. O n p eut se r app eler
ce que nous apprennent toutes les études
sur les violences subies et le lien de mal –
traitance: d’une part les violences subies
dans l’enfance s’inscrivent dans la quasi-
totalité des cas au cœur des liens les plus
intimes, au sein de la famille, d’autre part
ces violences créent un lien de dépen –
dance, de type masochiste, à la figure pa –
rentale le plus souvent à l’origine des vio –
lences (négligences, exposition à la vio –
lence …). C’est la nécessité de survie dans
le lien qui mobilise l’identification à l’agres –
seur, avec une conséquence principale,
celle de l’investissement d’une posture
violente à l’égard de l’environnement. Nous
sommes là en présence d’un mode de dé –
fense paradoxale: pour se protéger des
adultes maltraitants, l’enfant cherche à
annuler toute différence, et à fonctionner
selon la même modalité violente. Ainsi se
construit un pattern de lien qui ouvre sur
des formes violentes de lien, que l’on peut
rencontrer dès l’enfance (avec les enfants
dits «tyranniques»), et qui prennent leur
dimension expressive à l’adolescence;
• le modèle de la culpabilité primaire, déve –
loppé par Freud
6) et repris par Roussillon 7)
avec la notion de culpabilité inconsciente.
Dans ce texte, Freud
6) propose un renver –
sement du paradigme de la culpabilité: ce
n’est pas du fait des actes commis que le
criminel ressent de la culpabilité, mais bien
pour traiter une culpabilité diffuse, qui ap –
partient à un vécu non élucidé pour sa vie
psychique, qu’un sujet s’engage dans la
violence. La culpabilité consciente (que l’on
peut appeler secondaire) est le plus sou –
vent absente chez les auteurs de violence
qui, d’une part, n’ont pas accès à un sys –
tème d’interdit intériorisé (interdits fonda –
ment au x du meur tr e et de l ’inces te ) , et qui,
d’autre part, se trouvent en défaut de re –
connaissance de la qualité des affects de
l’autre. Freud
6) envisage donc l’engagement
1Prof. ffRPofTff.abi
1Prof. PRTaPR. Rbi
27
violent permet aux adolescents d’expérimen-
ter un autre rapport au traumatisme, à la
violence et à la provocation, au- delà des
mécanismes d’emprise qu’ils ont pu connaître
dans leur histoire, en expérimentant un lien
soignant, suffisamment inconditionnel et
bienveillant … Alors que la rencontre de ces
adolescents appelle, du point de vue des ré-
ponses du thérapeute, des mouvements pris
dans le risque d’alterner rétorsion et abandon.
Le vécu traumatique dans l’enfance et la
quête du traumatisme à l’adolescence
Pour la plupart des adolescents auteurs de
violences sexuelles, l’évocation de l’histoire
infantile demeure particulièrement souffrante
(vécus de discrimination ou d’exclusion, dé –
faut de parole échangée et de mise en sens
des expériences vécues …), et souvent diffi-
cile dans son expression; des éléments ap –
paraissent par bribes, de manière isolée,
parfois à la limite de la désorganisation … qui
témoignent d’un vécu d’insécurité massive
dans le lien primaire. Ces adolescents ont
tendance à couper court à toute exploration
d’une histoire familiale qui les confrontent
à des vécus affectifs insoutenables, ouvrant
sur un sentiment de vide de tout ressenti. Le
lien à la victime (qui appartient la plupart du
temps à l’environnement de l’adolescent,
dans un climat incestueux) est peu investi
comme tel. Transparaît dans le corps à corps
imposé à la victime un mouvement que l’on
peut comprendre à la fois du point de vue de
l ’empr ise sur l ’autr e et d ’une quête de r éas su –
rance. Les violences sexuelles imposées à la
v ictime se pr ésentent comme une manièr e de
soutenir une illusion de continuité et/ou
d’unité familiale, alors qu’une différenciation
des places est vécue comme potentiellement
porteuse d’exclusion; le rapproché sexuel in –
cestueux peut alors être pensé comme une
stratégie défensive, au service de la lutte
contre la différenciation, vécue comme mena –
çante.
La construction d’une théorie de l’agir
sexuel violent : l’agir comme révélateur
d’un impensé-impensable de la violence
subie
Il n’est pas rare qu’au fil du travail clinique
émerge la construction d’une forme de théo –
rie de l’agir sexuel violent dans lequel l’ado –
lescent s’est engagé, théorie qui repose sur
une reconnaissance a minima des f ait s r epro –
chés. Au plan psychothérapeutique, la possi –
bilité p our les adolescent s d ’inscr ir e ces agir s
violents commis dans leur propre processus
une spirale sans fin de la violence, ou qu’il ne
prenne pas la forme d’un véritable effondre
–
ment psychique (au sens de l’effondrement
psychotique). Cette condition est celle de
l’actualisation d’une figure de «répondant»
13 ):
là où l’enfant n’a pas trouvé de «répondant»
dans l’histoire de son développement (ab –
sence de figure secourable face à ses vécus
d ’impuis s ance et de figur e limit ante f ace à ses
mouvements tout-puissants), l’adolescent
doit pouvoir rencontrer cette figure du «ré –
pondant» qui le soutient dans le processus de
subjectivation. La figure du répondant prend
la for me de la r ép onse judiciair e, qui témoig ne
dans la réalité externe d’une référence à une
loi déf aillante dans le monde inter ne, mais elle
prend aussi la forme de la réponse soignante.
Celle- ci peut s’exprimer sous la forme d’une
offre contrainte de soin , qui engage l’ado-
lescent et le thérapeute dans une obligation;
sur le fond de cette obligation, la continuité
de la préoccupation du thérapeute se trouve
en mesur e de se maintenir a fin que soit limité
le risque que lui-même ne soit aspiré dans la
répétition de la configuration d’une absence
de répondant …
Dès lors, c’est bien l’ouverture d’une nouvelle
scène pour la violence subie dans l’enfance
qui es t r endue p os sible par l ’agir commis dans
le temps de l’adolescence; cette nouvelle
scène appelle celle de la sanction et du soin,
celle de la limite et de la préoccupation.
La violence à l’adolescence
sur la scène du soin
L’actualisation de l’histoire traumatique de
l’adolescent sur la scène du soin peut être
envisagée de différents points de vue: le lien
transférentiel, associé à la figure du répon –
dant, la répétition de la quête traumatique, la
construction d’une théorie du soin comme
tentative de suture des vécus traumatiques.
Le lien transférentiel et la figure
du répondant
C’est bien souvent la mise à l’épreuve du lien
transférentiel (attaques directes ou indirectes
du thérapeute, manquement des séances,
inhibition massive …) qui témoigne de la souf –
france liée au vécu traumatique infantile:
conditions de vie chaotique, rencontre de la
violence, absence de fiabilité des figures pa –
rentales ou de substitution … La sécurité
su f fis ante de la figur e du r ép ondant se tr ou ve
ainsi appelée, tout en étant frontalement atta –
quée. La nouvelle scène ouverte par l’agir
dans la violence comme une stratégie in
–
consciente pour traiter les violences subies
en les inscrivant dans un système de sens
que la réponse de l’environnement contri –
bue à soutenir: la sanction, dans les diffé –
rentes expressions de la limite qu’elle peut
prendre (manifestation de l’interdit dans
l’environnement ou réponse pénale à des
comportements transgressifs) possède une
fonction de symbolisation après-coup de
vécus primaires dans le registre de la vio –
lence ou de la déprivation;
• en fin , le mo dèle de la pulsion tr aumatophil –
lique
8) à l’adolescence qui modélise le ren –
versement passif – actif propre au proces –
sus adolescent, en lien avec la dimension
traumatique de l’effraction pubertaire qui
confronte l’adolescent à la passivité et à
l’impuissance. Guillaumin
8) envisage que
les actes de violence commis par l’ado –
lescent possèdent une valeur paradoxale –
ment soignante du traumatisme puber –
taire
9): l’agir violent aurait une fonction de
traitement du traumatisme (le traumatisme
pubertaire, avec la cohorte d’après- coup
traumatiques qu’il draine) par le trauma –
tique. En d’autres termes, l’adolescent va
s’investir dans la violence pour ouvrir une
autre scène sur laquelle il va tenter de
donner une forme (un sens) à des expé –
riences qui ont échappé à sa subjectivité;
l’adolescent va rechercher chez l’autre,
dans la scène violente imposée, des mou –
vements psychiques (et les affects en par –
ticulier) qui n’ont pas pu être composés
10 )
dans sa propre confrontation à la violence.
Ces modélisations du sens de l’agir violent
dans le développ ement de la v ie psychique se
présentent dans une constante, celle de la
dynamique de l’agir violent. Au- delà de la
décharge pulsionnelle, le plus souvent mise
en avant pour expliciter l’agir violent, il s’agit
de penser la dimension de l’espoir
11 ) contenue
dans l’agir violent. L’ espoir est contenu dans
une conception de la valeur potentiellement
symbolisante de l’agir violent, un agir sur la
voie d’une mise en sens ; on peut alors affir –
mer que l’agir violent contribue au processus
adolescent
12 ), il en est un ingrédient, non pas
incontournable, mais qui bien souvent accom –
pagne, voire soutient, le travail psychique de
l’adolescence.
Une condition s’avère indispensable pour
envisager la participation de l’agir à l’adoles –
cence au travail de symbolisation, afin que le
processus de répétition ne s’épuise pas dans
1Prof. ffRPofTff.abi
1Prof. PRTaPR. Rbi
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Références1) Ciavaldini, A. (1998). Caractéristiques de l’enfance
et de l’adolescence du délinquant sexuel. Adoles –
cence , 16(1), p. 127–135.
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ment. In D.-W. Winnicott (Eds.), La crainte de l’ef –
fondrement et autres textes. Paris, France: Galli –
mard.
4) Ferenczi, S. (1924), Thalassa. Essai sur la théorie
de la génitalité. In S. Ferenczi (Eds.), Psychanalyse
III, Œuvres complètes . Paris, France: Payot.
5) Ferenczi, S. (1933). Confusion de langue entre les
adultes et l’enfant. In S. Ferenczi (Eds.), Psychana –
lyse IV Œuvres complètes 1927–1933. Paris: Payot.
6) Freud, S. (1916). Les criminels par sentiment de
culpabilité. In O.C.P X V (pp. 38–40). Paris, France,
Presses Universitaires de France. (Edition Origi –
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7) Roussillon, R. (1999). Agonie, clivage et symbolisa –
tion . Paris, France: PUF.
8) Guillaumin, J. (2001). Besoin de traumatisme et
adolescence. In J. Guillaumin, Adolescence et dé –
senchantement (pp.9–21). Bordeaux, France: L’Es –
prit du Temps.
9) Gutton, P. (1991). Le pubertaire. Paris , France: PUF.
10) Roussillon, R. (2002). L’homosexualité primaire et
le par tage de l’af fect. In D. Mellier, Vie émotionnelle
et souffrance du bébé (pp. 73–93). Paris, France:
Dunod.
11) Winnicott, D.-W. (1994). Déprivation et délinquance .
Paris, France: Payot.
12) Roman, P. (2012). Les violences sexuelles à l’adoles –
cence . Paris, France: Elsevier-Masson.
13) Kaës, R. (2012). Le malêtre . Paris, France: Dunod. d’historicisation soutient la relance du travail
de subjectivation. La formulation d’une théo-
rie personnelle contribue à donner du sens
aux émergences violentes et à inscrire un
marquage temporel, dans un mouvement de
déprise de la répétition traumatique. On peut
identifier la fonction de cette théorisation
comme un détour pour se mettre en lien avec
leur propre expérience d’enfant victime de
violences, et pour faire l’expérience de l’inter –
dit: «Si on ne m’avait pas fait des attouche –
ments sexuels je n’en aurai pas fait, je ne
savais pas que c’était interdit» ou «J’ai décou –
vert que ce n’était pas normal quand j’ai été
jugé». Ces formulations indiquent la prég –
nance de l’identification à l’agresseur et la
carence de l’inscription de l’interdit, dans un
contexte où les repères proposés par l’envi –
ronnement ont fait défaut; on peut également
faire l’hypothèse que l’absence de judiciarisa –
tion des faits dont les adolescents ont été
victimes contribue à ce défaut d’instauration
de la loi comme garant d’un ordre symbolique.
Pour conclure
Ainsi, on peut faire le constat que la scène de
la violence commise appelle une nouvelle
scène et, au- delà, autorise une reprise de
l’histoire, relance après-coup du proces sus de
subjectivation. La scène originaire des vio –
lences subies (en forme de délaissement, de
négligences, d’exposition à la violence ou de
discrimination …) permet, au travers des vio –
lences commises, de figurer les éprouvés in –
ternes sur la scène externe, et de rencontrer
dans l’autre victime des éprouvés jusque là
non représentés (clivés, déniés …), afin de
donner une consistance à la culpabilité pri –
maire… Les violences commises s’inscrivent
alors dans un projet: celui d’une adresse,
maladroite et inadéquate, et celui d’un mes –
sage énigmatique, à décrypter. L’agir violent
à l’adolescence remobilise des traces trauma –
tiques, non liées, non élaborées, non repré –
sentées … restées en souffrance dans la vie
psychique et qui sont appelées à prendre
sens, dans la mise en jeu, suffisamment
consistante, de la figure du répondant.
1Prof. ffRPofTff.abi
1Prof. PRTaPR. Rbi
Informations complémentaires
Auteurs
Dr en psychologie, psychologue, Professeur, Pascal Roman , Consultation de l’enfant et de l’adolescent de l’Institut de Psychologie de l’Université de Lausanne Andreas Nydegger