Introduction
Le pédiatre praticien est souvent confronté à des parents qui signalent des problèmes du sommeil de leurs enfants. Jusqu’à 25% des petits enfants et presque 50% des enfants d’âge scolaire présentent des troubles du sommeil qui durent depuis au moins 6 mois. La prévalence est de 33% pour les adolescents.
55 Formation continue / For tbildung Vol. 14 No. 3 2003
Introduction
Le pédiatre praticien est souvent confronté
à des parents qui signalent des problèmes
du sommeil de leurs enfants
1). Jusqu’à
25% des petits enfants
2)et presque 50%
des enfants d’âge scolaire
3)présentent
des troubles du sommeil qui durent depuis
au moins 6 mois. La prévalence est de
33% pour les adolescents
4). Hedger Arch-
bold et coll. ont dif férencié ces troubles
dans une publication récente
5). La «Inter-
national Classification of Sleep Disorders»
(ICSD, 1990)
6)décrit plus de 80 formes de
troubles du sommeil. Sur un plan pratique
il est utile de poser les 3 questions sui-
vantes:
• Existe-t-il un trouble de l’endormisse-
ment et/ou de la durée du sommeil
(insomnie)?
• Existe-t-il un besoin excessif de som-
meil ou le sommeil sur vient-il à des
moments inappropriés
(hypersomnie)?
• Y a-t-il des phénomènes inhabituels
associés au sommeil
(parasomnie)?Cer tains troubles du sommeil sont plus
fréquents à un cer tain âge et liés à des
situations par ticulières (tableau 1), d’au-
tres peuvent sur venir à tout âge (p. ex.: le
syndrome d’apnées du sommeil, les épi-
lepsies associées au sommeil). Le tableau
2énumère des causes impor tantes des
trois formes de troubles du sommeil. Untrouble du sommeil n’est pas seulement
un problème pour les parents. Un sommeil
per turbé implique aussi des risques pour
le développement cognitif
7) 8) de l’enfant
avec la sur venue de troubles du compor-
tement. Comme pour l’adulte, il semble
qu’il existe une association entre les
apnées obstructives du sommeil et une
prévalence plus élevée du syndrome mé-
tabolique chez l’enfant et l’adolescent
9)*.
C’est donc un défi pour le médecin traitant
de ne pas manquer une cause sous-
jacente au trouble du sommeil, telle que
des apnées obstructives ou une épilepsie.
Physiologie du sommeil de l’enfant
La durée et l’organisation du sommeil sont
soumises à des changements au cours du
Investigations des troubles du sommeil de l’enfant et de
l’adolescent – rôle de la polysomnographie.
Tableau 1:
Les plus fréquents troubles du sommeil en fonction de l’âge
Groupe d’âge
Nourisson
Petit enfant
Enfant d’âge scolaire
AdolescentTrouble du sommeil
Insomnie
Parasomnie
Parasomnie, Hypersomnie
Insomnie, Hypersomnie
* Le syndrome métabolique est caractérisé chez l’adulte par une résistance à l’insuline qui aboutit à l’athérosclérose et aux maladies cardiovasculaires: l’infarctus du
myocarde, les attaques célébrales, la maladie ar térielle périphérique et une dysonction endothéliale. Un individu avec 3 des 5 facteurs de risque suivants présente ce
syndrome: obésité abdominale, hyper triglycéridemie, HDL-cholestérol abaissé, pression ar térielle augmentée, glycémie à jeun augmentée
Fig. 1:Exemple d’un protocole du sommeil chez un enfant de
1 an avec une insomnie liée à des troubles du compor tement.
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développement. Des connaissances de
base permettent de distinguer les vrais
troubles du sommeils des variations de la
norme. A titre d’indication les valeurs approximatives de durée du sommeil par
24 heures sont: 16 heures pour le nou-
veau-né à terme, 13 heures pour l’enfant
de 2 ans, 11 heures à 5 ans
10), 10 heuresà 9 ans et environ 9 heures pour un ado-
lescent de 14 ans
10). Les jeunes adultes
ont encore besoin d’à peu près 8 heures,
un fait souvent oublié. La variabilité de ces
valeurs est assez impor tante et corre-
spond à la distribution des traits généti-
ques dans la population. Les besoins in-
dividuels de sommeil sont plus facilement
établis pendant les fins de semaine et les
vacances, lorsque le corps est autorisé à
dormir aussi longtemps que nécessaire.
Pendant la nuit on obser ve trois états:
l’éveil, le sommeil paradoxal (rapid eye mo-
vement sleep ou REM sleep) et le sommeil
lent (non-REM sleep). Un cycle de sommeil
comprend un passage par les trois états.
Un cycle est relativement cour t chez le
nouveau-né et le jeune nourrisson. Un bref
réveil toutes les 50 minutes avec ensuite
un endormissement spontané est donc
normal. Il peut cependant inquiéter les pa-
rents et les pousser à consulter. Le som-
meil lent (non-REM sleep) est divisé en
quatre phases. Les phases 3 et 4 corres-
pondent à un sommeil profond. Dans le
sommeil profond peuvent avoir origine
dif férentes parasomnies (non-REM para-
somnies): par exemple les terreurs
nocturnes des petits enfants, lesquels
sont remplacés par le somnambulisme
chez l’enfant plus grand. Etant donné que
les cycles de sommeil avec des phases
profondes sur viennent dans la première
moitié de la nuit, il est habituel d’obser ver
ces parasomnies pendant les premières
heures après l’endormissement. Pen-
dant les cycles de sommeil de la deuxiè-
me moitié de la nuit les phases REM sont
plus fréquentes et donc la capacité de
faire des rêves. Les cauchemars (REM-pa-
rasomnie) sur viennent plutôt en fin de nuit.
Tableau 2:Causes possibles des troubles du sommeil
Trouble du sommeil
Insomnie
Hypersomnie
ParasomnieCauses
• des rituels du coucher défavorables
• une hygiène ou un rythme de
sommeil erronés
• le stress psychique/physique (fièvre,
douleurs, cardio-circulatoire, neuro-
logique, apnées du sommeil)
• le déficit de l’attention/hyperactivité
• les tics, le syndrome de Gilles de la
Tourette
• les troubles anxieux
• les dépressions
• les psychoses
• Durée de sommeil insuffisante
pendant la nuit
• Sommeil perturbé
– syndrome d’apnée du sommeil
– parasomnies fréquentes
– maladies sous-jacentes
(cf. tableau 3)
– Médicaments, drogues, sevrage
(cf. tableau 4)
• Besoin accru de sommeil
– Narcolepsie
– Hypersomnie idiopathique
– Dépression
– Syndrome de Kleine-Levin
• Cycle du sommeil perturbé
– Jet-Lag
– Advanced / Delayed Sleep Phase
Syndrome
• Non-REM Parasomnies
– jactatio capitis
– terreurs nocturnes
– somnambulisme
• REM-Parasomnies
– cauchemars
• enurésie
• crises epileptiques
Impor tant: cer taines causes peuvent produire plusieurs troubles du sommeil. L’asthme nocturne peut par exemple inter-
rompre le sommeil et le raccourcir (insomnie) mais aussi induire une somnolence pendant la journée (hypersomnie).
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La fonction des rêves n’est pas établie de
façon définitive.
Investigations
Anamnèse et examen clinique
L’investigation doit commencer par une
anamnèse exhaustive. Les informations
tirés de protocoles de mictions et sommeil
ont une grande valeur (Fig. 1), ainsi que
celles de questionnaires du sommeil ou
d’enregistrements vidéos nocturnes faits
par les parents. Même avec la lumière
d’une lampe de chevet on obtient des ima-
ges informatives avec une caméra
d’amateur. Ainsi des terreurs nocturnes
pourraient être dif férenciés d’une crise épi-
leptique! L’anamnèse et l’examen clinique
permettent également de détecter d’autres
maladies qui se cachent derrière des trou-
bles du sommeil (Tableau 3). Il y des
rappor ts anecdotiques indiquant que
suite à l’investigation d’une insomnie
d’apparition brusque avec nycturie le
diagnostic de diabète sucré fut posé. A ne
pas oublier dans l’interrogatoire la question
sur les médicaments et la consommation
d’autres produits. Toute une série de
médicaments et produits utilisés cou-
ramment en pédiatrie peuvent causer des
troubles de l’endormissement ou de la du-
rée du sommeil. (Tableau 4).
Examens complémentaires
Ils sont en par tie très coûteux et exigeants
pour l’enfant. Il faut y recourir de façon
ciblée selon l’anamnèse et les résultats de
l’examen clinique. L’éventail va des épreu-
ves de fonctions pulmonaires et tests aller-
giques lors d’une suspicion d’asthme bron-
chique, d’un EEG de sommeil lors de possible comitialité, jusqu’aux examens ra-
diologiques des voies respiratoires supé-
rieures en cas d’obstruction respiratoire.
Des appareils semblables à une montre
(actigraphe) mesurent l’activité physique et
sont utilisés dans cer tains centres pour in-
vestiguer un r ythme sommeil-éveil per-
turbé. Les enfants plus grands por tent
l’actigraphe au poignet, les nourrissons
sur une jambe. La mémoire et suf fisante
pour un enregistrement de plusieurs
jours et permet d’analyser l’enregistrement
ultérieurement sur un ordinateur. Lors du
«Multiple Sleep Latency Test (MSLT)» on in-
vestigue pendant la journée dans le labo-
ratoire de sommeil la présence de som-
nolence diurne. Le patient est encouragéà s’endormir dans un environnement
calme et sombre. La phase d’endormisse-
ment est mesurée par des paramètres
neurophysiologiques (EEG, EMG et EOG).
Après 20 minutes le test est interrompu
indépendamment de si le patient dormait
ou non. Ce test est répété 4 à 5 fois
toutes les 2 heures. La latence de l’en-
dormissement est moyennée sur toutes
les mesures et donne une appréciation de
la somnolence. Il est intéressant de noter
que les normes des enfants dépendent
des stades puber taires
11). Une polysom-
nographie doit être enregistrée pendant la
nuit qui précède un MSLT afin d’exclure
des causes nocturnes d’une somnolence
diurne (ex: apnées, restless legs). Une
Tableau 3:
Maladies causant des troubles du sommeil
Catégories possibles
Affections médicales internes
Apnées obstructives du sommeil
Autres trouble de la régulation respi-
ratoire
Epilepsies liées au sommeil
Autres affections neurologiquesExemples
• Coliques et autres états douloureux
• Drogues et syndrome de sevrage
• Reflux gastro-oesophagien
• Diabète sucré
• Troubles du rythme cardiaque
• Hyperplasie adénoïdienne /
amygdalienne
• Macroglossie (Syndrome de Down)
• Syndrome de Prader-Willi-Labhart
• Infirmité motrice cérébrale
• Maladies neuromusculaires
• Asthme bronchique
• Mucoviscidose
• Epilepsie rolandique
• Syndrome de Landau-Kleffner
• Epilepsies du réveil
• Narcolepsie
• Hypersomnie posttraumatique
• Syndrome de Kleine-Levin
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narcolepsie (maladie de Gélineau) est sus-
pectée lorsque, en plus d’un raccourcisse-
ment de la latence à l’endormissement
des phases de sommeil REM sur viennent
après l’endormissement lors de plusieurs
tests.
Précision de l’examen
La mesure des troubles du sommeil
connaît souvent des limites. Ceci est vrai
pour le syndrome d’apnées obstructives
(SAO), qui rencontre un intérêt grandissant
chez les enfants. Malheureusement la
valeur prédictive positive pour diagnosti-
quer un SAO par une anamnèse détaillée
et un examen clinique n’est que de 35%.
Si l’on rajoute une oxymétrie de pouls
nocturne la probabilité de poser correcte-
ment ce diagnostic est de 80%. Une poly-
graphie respiratoire améliore ce résultat à
90%. Elle compor te la mesure concomi-
tante de la saturation en oxygène, de la
fréquence cardiaque, du flux d’air nasal ou
buccal et des mouvements respiratoires
par des sangles thoraciques et/ou abdo-minales. Aussi bien une oxymétrie de
pouls qu’une polygraphie respiratoire
peuvent, si les parents comprennent et
acceptent l’utilisation de l’équipement,être réalisés à la maison. Jusqu’ici la poly-
somnograpie nocturne obtient la valeur
prédictive positive la plus élevée avec
environ 98%. Cette technique est discutée
d’avantage ici, étant donné qu’il s’agit de
la méthode de référence (gold standard)
pour l’investigation de troubles du som-
meil. Il n’existe malheureusement pas
encore d’études convaincantes chez les
enfants et les adolescents sur la faisabi-
lité d’enregistrements polysomnographi-
ques automatisés et non sur veillés à
domicile.
Standards et indications pour une poly-
somnographie chez l’enfant et l’adole-
scent
Les standards et les indications pour une
polysomnographie chez l’enfant et l’ado-
lescent ont été publiés dans un travail de
Tableau 4:Médicaments et produits utilisés en pédiatrie et qui
peuvent induire des troubles du sommeil
• Antihyper tenseurs
– β-bloqueurs, réserpine
• Anticholinergiques
– Bromure d’Ipratropium
• Stimulants SNC
– Méthylphénidate
• Hormones
– Contraceptifs
– Lévothyroxine
– Stéroïdes • Sympathomimétiques
– Bronchodilatateurs
– Xanthines
– Médicaments antiphlogistiques
• Cytostatiques
• Autres
– Phénytoïne
– Antitussifs
– Caf féine, nicotine
(Liste incomplète, pour plus d’informations cf. Ober-
meyer et Benca 15)
m-EMG
ECG
Fig. 2: Préparation d’une polysomnographie nocturne. Manquent encore les sangles d’ef for t abdominales et thora-
ciques (pléthysmographie par induction) pour la mesure des mouvements respiratoires ainsi que le capteur d’oxymétrie
de pouls au doigt.
Electroencephalographie (EEG), électrocardiographie (ECG), électrooculographie (EOG), électromyographie du diaphragme
(d-EMG), EMG abdominale (a-EMG), EMG du menton (m-EMG), capteur de flux nasal (n-Flow).
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consensus de «l’American Thoracic
Society» (1996)
12). Les dif férents compo-
sants d’une polysomnographie sont illus-
trés dans la figure 2.
Le sommeil produit des modifications dans
la fonction et le contrôle du système
respiratoire. Des changements impor-
tants au niveau des voies respiratoires
supérieures et des échanges gazeux peu-
vent sur venir. Ainsi plusieurs groupes de
maladies peuvent être investiguées par
polysomnographie. Les critères recom-
mandés pour poser l’indication à une poly-
somnographie sont résumés dans le
tableau 5.
Syndrome d’apnées obstructives (SAO)
L’éventail des symptômes va du travail
respiratoire augmenté (ronflement), en
passant par une diminution par tielle du
flux d’air (hypopnée), jusqu’à l’arrêt com-
plet de la respiration (apnée). Souvent les
parents ne sont pas conscients des
apnées. Ils savent cependant que le ron-
flement cesse par moments pendant quel-
ques secondes (pendant l’apnée) et est
suivi soudainement par un bruit for t ron-
ronnant (arousal). En général les enfants
ayant un SAO ont un sommeil agité et ils
transpirent. Les conséquences d’un SAO
non traité sont la fatigue diurne, des trou-
bles de l’attention et de l’hyperactivité, une
hyper tension pulmonaire et systémique,
un cœur pulmonaire et un retard de crois-
sance
13) et même un développement
intellectuel per turbé
8). Des études récen-
tes montrent également que le SAO est un
facteur de risque indépendant pour le syn-
drome métabolique
9). Le SAO a la même
prévalence chez les enfants (4–5%) que
chez les adultes. Cependant il est aussi
Tableau 5:Indications pour une polysomnographie (PSG)
Affections
Ronflement,
suspicion de
SAO
Dysplasie
broncho-
pulmonaire
Mucoviscidose
Maladie
neuromusculaire
1
Hypoventilation
alvéolaire 1
ALTE
Somnolence
diurne
Réaliser une PSG si présence de
• Sommeil agité, interrompu avec travail respiratoire
augmenté
• Hypoxémies nocturnes documentées avec oxymétrie de pouls
• Retard de croissance
• Somnolence diurne
• Polycytémie d’origine indéterminée
• Maladie neuromusculaire, rétro-/ micrognatie,
hypoplasie du milieu du visage
• Ablation antérieure des adénoïdes et amygdales
• Laryngomalacie avec retard de croissance ou cœur
pulmonaire
• Anémie falciforme avec des crises veino-occlusives
fréquentes
• Facteurs de risque pour des complications postopéra-
toires après adénotonsillectomie (âge < 2, RDI* > 10,
désaturations nocturnes < 70%, anomalies anatomiques
des voies respiratoires supérieures). Eventuellement il
faut envisager une CPAP en postopératoire
• oxygénodépendante
• bradycardies sans apnées documentés
• ronflement
• PaO2 < 60 mm Hg / SaO2 < 90% à l’état de veille même
si l’état général est satisfaisant
• Céphalées fréquentes au réveil
• Polycytémie ou cœur pulmonaire avec des gaz sanguins
normaux le jour
• Insuffisance respiratoire avec une capacité vitale
forcée < 40% et / ou une dysfonction pharyngienne
(ronflement, dysphagie)
• Céphalées au réveil, cœur pulmonaire, retard de croissance
malgré un apport calorique suffisant
• Opérations majeures
• Mise en route d’une ventilation non-invasive
• Pour poser le diagnostic
• Pour adapter la ventilation à domicile
• Développement d’un cœur pulmonaire sous traitement de
ventilation à domicile, polycytémie, céphalées matinales
• Bradycardies isolées sans apnées centrales
• Suspicion d’apnées obstructives ou de perturbation du
contrôle respiratoire
• suspicion de narcolepsie (PSG suivie d’une MSLT
pendant la journée)
1La mesure additionnelle du CO 2en fin d’expiration ou transcutanée pendant la PSG est recommandée.
* RDI = Respirator y Disturbance Index: nombre d’hypopnées et d’apnées par heure de sommeil
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fréquent chez les filles que chez les
garçons et il n’est pas liés à un excès
pondéral. Les facteurs de risques pour un
SAO sont l’hyper trophie des adénoïdes et
des amygdales, les maladies neuromus-
culaires, l’obésité, des syndromes dys-
morpho-génétiques avec une hypoplasie du
visage, une micrognatie (p. ex.: syndrome
de Down, séquence de Pierre-Robin), plus
rarement aussi une lar yngomalacie ou une
anémie falciforme.
Dysplasie bronchopulmonaire (DPB)
Cer tains nourrissons et enfants avec une
DPB présentent des épisodes prolongés
d’hypoxémies pendant le sommeil, alors
que pendant l’éveil la saturation en oxy-
gène peut être normale. S’il existe une
hypoxémie déjà à l’éveil, il faut s’attendre
à son aggravation pendant le sommeil.
Des phases prolongées de mouvements
respiratoires paradoxaux sont reconnus
comme étant des facteurs de risque cli-
niques pour une hypoxémie pendant le
sommeil chez les enfants avec une DPB.
Jusqu’à environ l’âge de 6 mois ceux-ci
peuvent aussi être physiologiques.
Mucoviscidose
Les hypoxémies nocturnes ne sont pas ra-
res! Les enfants avec une mucoviscidose
qui ont des PaO2 < 60 mm Hg lorsqu’ils
sont réveillés, passent jusqu’à 80% de la
durée de leur sommeil avec une SaO2 <
90%, tandis que si la PaO2 est supérieu-
re à 70 mm Hg en état d’éveil, le pour-
centage de SaO2 < 90% est inférieur à
20% du temps de sommeil. Malheureu-
sement ni les scores clinique diurnes, ni
les mesures de saturation en O2, ni les
fonctions pulmonaires ou les tests d’efor tne peuvent détecter de façon fiable les pro-
blèmes respiratoires nocturnes
14).
Asthme bronchique
Le diamètre des voies aériennes change
avec le r ythme circadien. Cette variation
semble être encore plus marquée chez les
enfants asthmatiques. Elle est associée à
des diminutions des Peak Flow nocturnes
jusqu’à 50% des valeurs mesurées
pendant la journée.
Maladies neuromusculaires
Les sujets atteints sont à risque toute leur
vie de faire des apnées, aussi bien d’ori-
gine centrale qu’obstructives et des hy-
poventilations pendant le sommeil. Les
troubles respiratoires nocturnes s’accen-
tuent par ticulièrement lors de la présence
d’une dysfonction phar yngienne (dyspha-
gie pendant la journée!). Il n’est souvent
pas possible d’évaluer ce risque par des
examens diurnes, tels les fonctions pul-
monaires, l’analyse des gazes du sang ou
des mesures de la force musculaire.
ALTE (apparent life-threatening event)
La polysomnographie est l’examen de
choix lors d’un épisode de malaise grave
du nourrisson (ALTE). Chez des enfants
avec de possibles apnées obstructives,
des bradycardies sans apnées centrales
ou chez ceux avec un contrôle anormal de
la respiration, la polysomnographie peut
être une mesure précieuse pour établir le
type de respiration, les gaz du sang (par
mesures transcutanées), la fréquence car-
diaque et l’architecture du sommeil. Futures orientations de recherche sur
les troubles du sommeil de l’enfant
Beaucoup de domaines d’intérêt clinique
n’ont en ef fet pas encore été étudiés suf-
fisamment. Voici quelques exemples:
Quelle est la relation entre le SAO, le syn-
drome métabolique et la morbidité car-
diovasculaire? A par tir de quand le
ronflement peut-il représenter un risque
pour la santé? Comment une respiration
obstructive peut-elle influencer la pression
sanguine? Quel est l’influence d’une res-
piration nocturne per turbée sur le déve-
loppement intellectuel de l’enfant? Com-
bien d’apnées nocturnes sont tolérables,
combien de temps peuvent-elles durer?
Quels sont les examens faits en état d’é-
veil qui peuvent prédire des dif ficultés res-
piratoires nocturnes pour les enfants souf-
frant de mucoviscidose ou de maladie neu-
romusculaire? Quels sont les standards
pour réaliser une polysomnographie à do-
micile?
Références
Voir texte allemand.
D’autres références sur demande chez
l’auteur
Silvano Vella, Berne
(Traduction: Pietro Scalfaro, Lausanne)
Correspondence:Dr. med. Silvano Vella
FMH Pädiatrie und Neuropädiatrie
Zentrum für Schlafmedizin
Lindenhofspital
Bremgar tenstr. 117, Postfach
3001 Bern
silvano.vella@gmx.net
Informations complémentaires
Auteurs
Dr. med. Silvano Vella , Kinder- und Jugendmedizin, speziell Neuropädiatrie, Praxis Lindenhofspital, Bern