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pédiatrie suisse

Rapports annuels

Rapport annuel 2021-2022

Philipp Jenny, Président

J’ai délibérément renoncé à citer des noms dans le rapport annuel afin de n’oublier aucun des nombreux collègues qui ont contribué à faire avancer la pédiatrie en Suisse l’année dernière. Je profite de l’occasion pour les remercier tous chaleureusement.

Le Covid 19 est resté notre thème principal jusqu’au printemps 2022. Grâce à nos experts, nous avons pu continuer à influencer les mesures pour les enfants. Il a été difficile de recommander un équilibre entre la protection et le développement sain des enfants.Nous avons été en partie vivement critiqués par les opposants et les défenseurs des mesures. Le battage médiatique qui en a résulté était jusqu’ici inconnu pour notre société. D’une part, cela a augmenté le degré de notoriété de pédiatrie suisse et tout le monde a parlé de nous, mais d’autre part, cela a entraîné une charge pour nos exposants. Outre les demandes des journalistes qui attendaient les réponses tout de suite, certains exposants et notre société ont été la cible de critiques massives et souvent injustifiées. Nous avons été critiqués non seulement par des journalistes et des non-spécialistes, mais aussi par des collègues qui ont préféré contacter directement la presse plutôt que de nous contacter. Les journalistes ont également tenté de nous monter les uns contre les autres et d’amplifier chaque déclaration divergente, notamment entre nous et la taskforce scientifique de la Confédération. Grâce au groupe parlementaire de pédiatrie, nous avons réussi l’été dernier à mandater deux représentants de la santé infantile (un pédopsychiatre et un infectiologue pédiatrique) dans cette taskforce. Avec leur aide, nous avons pu publier une prise de position commune avec la taskforce fin 2021. Avec la fin des mesures fédérales et de presque toutes les mesures cantonales, le Covid 19 n’est soudainement plus un sujet médiatique, bien que le virus continue de sévir.

Nous avons souvent été critiqués pour avoir affirmé que les « conséquences à long terme de Covid 19 » (Long Covid) étaient heureusement beaucoup plus rares chez les enfants que chez les adultes. Selon les critiques, cela a eu pour conséquence que les enfants souffrants ne sont parfois pas pris au sérieux. Mais pour nous, il a toujours été clair que les enfants, et surtout les adolescents, peuvent aussi souffrir longtemps, voire très longtemps, des conséquences du Covid 19. C’est pourquoi de nombreuses cliniques pédiatriques proposent désormais des consultations spéciales.

Le groupe parlementaire Médecine des enfants et des adolescents est actuellement en train de s’attaquer à la pénurie de places de traitement psychothérapeutique pour les enfants et les adolescents, aggravée par le Covid 19.

Autre conséquence des mesures prises en cas de pandémie : nous avons revu la « valise de développement Milupa » d’un point de vue hygiénique.

Conséquence indirecte de la pandémie, nous avons dû déplacer le congrès 2022 à Lucerne, car il s’est trouvé à Davos en porte-à-faux avec le Forum économique mondial. Cela a entraîné une surcharge de travail inattendu pour tous les participants.

La guerre en Ukraine entraîne sur place une grande souffrance des enfants. Les enfants qui se sont réfugiés en Suisse entraînent de nouvelles tâches pour nos membres. Dans le cadre du groupe parlementaire, une « Taskforce Ukraine » a été créée pour regrouper et coordonner les activités pédiatriques en Ukraine et en Suisse.

Une autre conséquence de la pandémie est la poussée de la numérisation et l’utilisation croissante des médias pour les réunions et les formations. Dans ce domaine, mon prédécesseur a réagi rapidement et de nouveaux formats ont été créés, comme les symposiums sur les numéros thématiques Paediatrica et un congrès annuel numérique a même été organisé. Après que l’assemblée générale 2020 a approuvé l’engagement de pédiatrie suisse dans le domaine des formations continues numériques, le projet « Plateforme de formation postgraduée et continue » a été lancé. La nouvelle plateforme est exclusivement à la disposition de nos membres et sera mise en service vers la fin de l’année. La possibilité d’acquérir des crédits de formation continue par e-learning est particulièrement attrayante.

D’autres travaux, comme le carnet de santé numérique, ont dû être relégués au second plan pendant la pandémie, mais ils n’ont pas été oubliés et seront poursuivis. Ainsi, l’association Carnet de santé numérique a été créée en décembre 2021, posant ainsi les bases du projet.

Dans le domaine de la qualité, la loi nous impose de nouvelles tâches que nous ne pouvons pas éviter en « ne faisant rien ». Nous sommes donc en train de créer de manière proactive des mesures de qualité autodéterminées qui apportent une plus-value à nos membres. La critique à ce sujet est pour moi incompréhensible, car si nous ne faisons rien, des mesures inadéquates nous seront probablement imposées par la Confédération. Bien qu’il y ait actuellement un désaccord à ce sujet entre la FMH, les assureurs et la Confédération, nous continuerons à travailler dans ce sens.

L’année dernière, pédiatrie suisse a pu publier une liste choosing wisely en plusieurs langues, à l’issue d’une procédure bien fondée, afin d’aider les pédiatres à éviter les thérapies inutiles ou nocives. De même, les travaux pour une deuxième liste ont déjà commencé.

Dans le domaine de l’assistanat au cabinet médical en pédiatrie, nous avons constitué, en collaboration avec Kinderärzte Schweiz KIS et Médecins de famille et de l’enfance Suisse mfe, un groupe de travail chargé d’élaborer des lignes directrices nationales dans le but de garantir et, le cas échéant, d’améliorer la qualité de cette forme de formation postgraduée.

Pour les courbes de croissance, pédiatrie suisse s’est réunie avec les différents acteurs et souhaite élaborer de nouvelles courbes valables pour toute la Suisse.

Malgré l’initiative des médecins de famille, la politique trouve toujours de nouveaux moyens pour rendre notre travail plus difficile. J’aimerais mentionner ici l’article 47c de la LAMal, qui veut introduire une limite budgétaire annuelle. Nous attendons également depuis décembre 2021 la décision du Conseil fédéral sur le Tardoc, une introduction au 01.01.2023 est d’ores et déjà illusoire. pédiatrie suisse continue de collaborer très bien avec mfe, la FMH et le groupe parlementaire.

L’initiative « Enfants sans tabac » mérite une mention positive. Sous le Lead de mfe, nous avons pu obtenir ce succès de vote grâce à une large coalition d’organisations de santé et à l’engagement de nos membres.

Philipp Jenny, Président
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